Collectif d'Action et de Lutte contre les Jeux A Risques
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  • http://danledir.canalblog.com, décembre 2006 (blog du quotidien d’un directeur d’école)

    Posté le mars 5th, 2009 Caljar 13 commentaires

    lundi 6 mars 2006
    Petit pont massacreur

    Voilà le retour des jeux violents. C’est cyclique. Nous avions eu une alerte en début d’année scolaire. La question délicate est toujours de savoir s’il est préférable d’en parler ou pas. Cela ne va-t-il pas tenter d’autres enfants de faire de même. Il y a deux ans pour une affaire semblable :  » Le cafouillage  » qui prenait de l’ampleur, nous avions décidé d’en parler au conseil des enfants. Chaque délégué était alors chargé de retransmettre le débat dans sa classe. Tout était alors rentré dans l’ordre.

    Cette fois-ci, il s’agit du petit pont massacreur. L’élève qui a le malheur de se trouver jambes écartées et de laisser passer un objet : balle, cannette, etc.,… se voit immédiatement entouré d’une bande d’enfants qui se précipitent sur lui, le jettent à terre et le bourrent de coups de pieds et de poings.

    Ce sont tous les garçons d’une classe qui se sont ligués et s’en sont pris surtout aux filles. L’un d’entre eux a eu de la chance. Il était déjà puni et n’a pu participer à cette affaire. Il reconnaît volontiers qu’il l’aurait fait sans état d’âme.

    La maîtresse de la classe me demande d’intervenir pour en parler aux élèves. C’est toujours une situation délicate. Je suis donc allé leur rendre visite ce matin. Après une demi-heure d’échanges, je pense que la grosse majorité a compris qu’il ne s’agissait pas d’un jeu mais d’une agression caractérisée qui aurait pu avoir de graves conséquences. Cela sera-t-il suffisant pour éviter toute récidive ? Espérons-le. Les plus réticents ne pipent pas mot mais leur attitude semble dire :  » Cause toujours…  »

    Reste à déterminer la sanction. Ce sera une lettre aux parents pour les prévenir de ce qui s’est passé accompagné d’un texte à rédiger : raconter ce qui s’est passé, dire ce que l’on a ressenti, résumer ce qu’ont dit la maîtresse et le directeur et dire comment il faudra réagir à l’avenir.

    Je m’attends à un défilé de parents venant me dire que leur  » petit chéri  » n’y est pour rien. C’est dur la responsabilité collective.