Collectif d'Action et de Lutte contre les Jeux A Risques
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  • http://www.lepost.fr, 22/05/09

    Posté le mai 22nd, 2009 Caljar Pas de commentaire

    Sur Le Post, le parquet dit “qu’ils étaient 150, avec battes de base-ball, béquilles, flashballs et hachoirs” et que “24 sont toujours en garde à vue.

    Pourquoi?

    Pourquoi environ 150 jeunes se sont-ils affrontés, jeudi soir, place de la Commune, à Evry (Essonne)?

    “Ils disent qu’ils ont voulu venger un ami d’une des deux bandes, agressé lundi dans un établissement scolaire d’Evry” nous confie le parquet.

    Pourquoi ce jeune avait-il été agressé?

    Selon certains, il aurait été victime du jeu du petit pont massacreur” nous dit le parquet.

    Bilan: 25 interpellations et autant de gardes à vue jeudi soir.
    “On a maintenant 24 gardes à vue, dont 16 mineurs, et tous ont entre 14 et 28 ans” actualise le parquet d’Evry ce vendredi midi.

    Des “bandes rivales“? “Oui. Des jeunes de Grigny et d’Evry” nous dit le parquet.

    Evry (Essonne).

    Sur Le Post, un magistrat du parquet d’Evry s’explique:

    Que s’est-il passé jeudi soir à Evry?
    “Deux bandes rivales se sont affrontées, et ça a dégénéré. Entre 20h et 21h, environ 150 jeunes se sont retrouvés place de la Commune pour en découdre. Ils étaient équipés: battes de base-ball, béquilles -on en voit de plus en plus dans les bagarres-, couteaux divers, hachoirs, et même flashballs.”

    Les jeunes avaient des flashballs?
    “Ils en avaient au moins un, qu’ils ont d’ailleurs utilisé contre des jeunes et des policiers.”

    Ils s’étaient donné rendez-vous?
    “On ne sait pas encore si c’était vraiment prévu ou plutôt improvisé. Si au départ ça concernait certains et que d’autres ont vite rappliqué…Avec les téléphones portables, ça va vite.”

    Qui sont ces jeunes qui se sont affrontés?
    “Des jeunes de Grigny, et d’autres d’Evry. Ils étaient environ 70 d’un côté et 80 de l’autre.”

    Comment ça a commencé?
    “C’est la question à laquelle nous aimerions pouvoir apporter une réponse. Il semble pour l’instant que les jeunes d’Evry aient voulu venger un ami de Grigny -un adolescent de 14 ans- qui a été agressé lundi dans un établissement scolaire d’Evry. Ils disent que leur ami s’est fait casser la figure et qu’ils ont voulu le venger.”

    Et pourquoi ce jeune aurait été agressé?
    “Certains jeunes disent ignorer la cause de cette première agression, d’autres disent qu’il a été victime du jeu du petit pont massacreur.”

    Qui sont ces “bandes rivales”?
    “Des jeunes de Grigny et des jeunes d’Evry. On peut dire que ce sont des bandes rivales, mais pas des bandes stucturées qui défendent un territoire pour protéger un trafic. Ils n’ont pas l’habitude de se rencontrer pour s’affronter.”

    Quel genre de “bandes” est-ce, dans ce cas?
    “Des bandes totalement déstructurées, qui se rassemblent de façon hétéroclite et cherchent à en découdre pour des motifs futiles. Là ça parait être une histoire de vengeance d’ami. Il y a 3 semaines c’était pour une histoire de fille, puis, à Sainte-Geneviève-des-Bois, pour un regard de travers dans le bus…”

    Qui sont les jeunes en garde à vue?
    “Certains d’Evry, d’autres de Gagny. Les gardes à vue seront sans doute prolongées ce soir, en vue de présentation à des juges des enfants et des libertés.”

    Y a-t-il eu des blessés?
    “Aucun, juste quelques ecchymoses. Autant dire que c’est un miracle.”

  • http://www.lefigaro.fr, 22/05/2009

    Posté le mai 22nd, 2009 Caljar Pas de commentaire

    Les enfants risque-tout

    Ils adoptent, de plus en plus jeunes, des comportements dangereux.

    Certains petits garçons n’ont peur de rien. Un moment d’inattention et on les retrouve perchés sur la cime d’un arbre, sur le toit d’une maison ou sur la corniche d’un immeuble, appelant fièrement leur maman à admirer leur exploit. Des casse-cou en quête de sensations fortes, d’expériences nouvelles, qui se mesurent délibérément avec le danger pour s’évaluer ou tester l’amour de leurs parents. Il est aussi des petites filles qui décident de ne plus se nourrir ou presque, zappant les repas ou rejetant tout aliment jugé trop calorique. Ces cas d’anorexies mentales connus chez les adolescentes semblent se propager chez des fillettes de 10, 12 ans. Il est enfin des enfants qui se prêtent dans les cours des écoles à des jeux de strangulation, de bullying (agressions répétées d’élèves entre eux), d’autres que l’on découvre adeptes de piercings, tatouages et scarifications, d’autres enfin qui fument des cigarettes ou du cannabis, boivent de l’alcool jusqu’à sombrer dans des comas éthyliques à moins de 10 ans.

    Un point commun les rassemble : ils prennent trop de risques, se mettent en danger, sans conscience des conséquences. Comment les aider à grandir, à prendre assurance et autonomie, tout en les protégeant efficacement ? C’est le thème de Jeux dangereux, dernier ouvrage de Marie-France Le Heuzey, pédopsychiatre à l’hôpital Robert-Debré de Paris. Fait inquiétant, elle constate qu’un nombre croissant d’enfants, de plus en plus jeunes, adoptent des conduites périlleuses. «Le phénomène touche aujourd’hui les préadolescents, explique-t-elle, et dans tous les milieux. Tous peuvent être concernés. Ce peut être des enfants précoces, des hyperactifs ayant soif de découvertes, des anxieux, timides, posés, qui veulent sortir de leur cocon, des dépressifs qui se sentent mal aimés…»

    Marie-France Le Heuzey décrypte les facteurs sociaux favorisant ce type d’attitude – l’accès aux scènes de violence quotidiennes et banalisées, à la télévision, sur internet, dans les jeux vidéo où le gameover confère un sentiment d’immortalité -, mais aussi les facteurs familiaux : grossesse précoce, instabilité, absence de limite posée… Elle rappelle quelques valeurs éducatives de simple bon sens à transmettre comme le respect de soi-même et le respect des autres. Des règles de base qui semblent galvaudées, mais qui sont essentielles au développement de l’enfant et à son intégration sociale. -

    Jeux dangereux, Editions Odile Jacob, 160 p. 19€.