Collectif d'Action et de Lutte contre les Jeux A Risques
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  • http://www.varmatin.com, 19/10/2009

    Posté le octobre 19th, 2009 Caljar 14 commentaires

    La Seyne-sur-Mer

    Violences scolaires : la police mise sur la prévention

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    Photo : P. Z.
    Les élèves profitent également de cette rencontre pour poser des questions sur la profession de policier.

    Chaque année, près de 3 200 élèves, du primaire au lycée, assistent aux interventions de sensibilisation en classe de deux policiers nationaux.

    On n’est pas encore à « Un flic à la maternelle », mais tout de même pas si loin. En effet, le commissariat de La Seyne, en collaboration avec l’Education nationale, mène chaque année de vastes campagnes de prévention au sein des établissements scolaires de son secteur.

    « Chaque année scolaire, pas moins de 3 200 élèves seynois et mandréens – dont 1 600 en écoles primaires via l’opération « écopol » – sont informés et sensibilisés sur leurs droits comme sur leurs devoirs », explique ainsi Jean-Jacques Derval, un des deux policiers intervenants. « Les plus jeunes sont en CE2, et cela va ensuite jusqu’aux lycéens. »

    Le discours et les sujets abordés sont évidemment adaptés aux publics. « Richard Michel, qui rencontre les lycéens, traite ainsi plutôt des différentes addictions : tabac, alcool, cannabis, etc. »

    « Insulter peut coûter cher »

    En cet automne, les collégiens de 6e et de 5e sont concernés. Après Louis-Clément (Saint-Mandrier), Jean-Jacques Derval intervenait la semaine dernière à Marie-Curie, avant Paul-éluard en novembre, puis Wallon en décembre.

    Ainsi, les élèves de la 6eB ont pu assister à ce cours un peu particulier donné par un fonctionnaire de police.

    « Curie n’est pas un collège à problèmes, même si aucun établissement n’est à l’abri d’un incident, témoigne le principal Fabrice Escallier-Duront. Nous faisons en sorte de prévenir plutôt que de guérir, avec des actions comme celle-ci, mais pas seulement. Nous nous attelons, comme tous les collèges, à créer des liens de proximité, de confiance entre tous les acteurs. Le maintien de la discipline est indispensable pour permettre la transmission des connaissances. »

    « L’objectif principal de cette rencontre est que vous connaissiez les conséquences de vos actes », annonce d’entrée Jean-Jacques Derval.

    Les élèves écoutent sagement, impressionnés peut-être par l’uniforme.

    Violences verbales et physiques envers le personnel – enseignant ou non – du collège ou entre élèves sont abordés. Leurs conséquences aussi : « Les insultes, considérées comme contraventions de 4e classe, peuvent coûter au contrevenant jusqu’à 750 euros ».

    Du centre éducatif fermé à la cour d’assise des mineurs, le policier fait la démonstration que chacun – y compris les mineurs – est responsable de ses actes et doit les assumer.

    Les problèmes de discrimination, d’homophobie sont abordés, tout comme les menaces et les bagarres.

    Le numéro vert consacré aux enfants victimes de violence – le 119 – est systématiquement rappelé.

    « Bien utiliser son portable »

    Jean-Jacques Derval n’oublie pas les nouvelles technologies, notamment l’utilisation du téléphone portable : plus de la moitié des élèves de la 6eB en possèdent un.

    « Le simple fait de filmer ou photographier quelqu’un à son insu peut constituer un délit. Plus grave, le phénomène de « happy slapping » (1) est sévèrement réprimandé. Non seulement vous ne devez pas filmer ou photographier quelqu’un en train de se faire agresser, mais au contraire, la loi vous impose d’avertir les secours, faute de quoi vous pourriez répondre de non-assistance à personne en danger. »

    Le policier estime que l’action du commissariat de La Seyne en matière de prévention auprès des scolaires est parmi les plus importantes en France.

    Au commissariat, justement, on constate qu’aucun incident grave n’a été déploré ces derniers temps en milieu scolaire sur la circonscription. Peut-être faut-il y voir une conséquence du travail de fond mené depuis trois années par Jean-Jacques Derval et Richard Michel, et avant eux durant dix ans par Gérard Beccaria ?

    pzamari@varmatin.com

    1. Le « happy slapping » ou « vidéolynchage » est une pratique consistant à filmer l’agression physique d’une personne à l’aide d’un téléphone portable.

    Philippe Zamari