Collectif d'Action et de Lutte contre les Jeux A Risques
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  • http://www.lepost.fr/, 7/12/2009

    Posté le décembre 19th, 2009 Caljar Pas de commentaire

    Jeu du foulard: trop en parler peut-il inciter à le pratiquer?

    Sur Le Post, un enquêteur dit que « la médiatisation n’est sans doute pas sans lien avec le drame de samedi » et une mère de victime réagit.

    Un enquêteur de l’Isère nous confiait samedi: « L’ado de 13 ans qui est décédé avait parlé du jeu du foulard à son père après avoir vu un reportage à la TV. »

    Jeudi soir, son père le retrouvait pendu dans sa chambre.

    Un enquêteur des Yvelines nous dit ce lundi aussi: « Il y a de grandes chances que le fait que nous parlions beaucoup de ce jeu ces derniers jours ait joué un rôle dans le drame de ce week-end. »

    Il fait référence au décès d’un enfant de 10 ans: samedi, c’est aussi son père qui l’a découvert pendu chez eux, à Triel.

    Pour autant, dans ces deux cas, rien ne permet encore d’affirmer que ces deux ados sont morts du jeu du foulard.

    « C’est toujours très difficile d’en être sûr à 100% » réagit la présidente de l’APEAS (association de parents d’enfants accidentés par strangulation ndlr), Françoise Cochet, ce lundi, sur Le Post.

    La médiatisation du jeu du foulard est-elle susceptible d’inciter des enfants et adolescents à le pratiquer? De quelle manière le problème est-il abordé dans les établissements scolaires? Que dire ou ne pas dire?

    En 2000, le fils de Françoise Pochet est décédé après avoir pratiqué le jeu du foulard.

    Depuis, elle a créé l’APEAS (association de parents d’enfants accidentés par strangulation ndlr).

    Sur Le Post, Françoise Cochet, présidente de l’APEAS, répond:

    Quelle fut votre réaction quand vous avez appris le drame de Triel?
    « De la même manière qu’à chaque fois que nous avons connaissance d’un tel drame. Depuis la mort de mon fils il y a maintenant 9 ans, nous suivons de très près la problématique du jeu du foulard et ses trop nombreuses victimes. Depuis le début de l’année, nous avons 13 décès pour lesquels nous sommes quasiment sûrs qu’ils sont liés au jeu du foulard. Certains cas sont médiatisés, d’autres pas, allez savoir pourquoi. Il y a aussi beaucoup d’autres cas que nous ignorons. Ma réaction, cette fois, est encore accompagnée du même constat désolant. »

    Lequel?
    « Nous devons livrer un message préventif clair et complet qui comprend les conséquences physiologiques de ce type de jeu. Cette fois encore, c’est raté. »

    Pourquoi?
    « Par exemple, je suis passée ce midi au journal télévisé de France 3 Ile-de-France. Que voit-on dans le reportage sur ce drame? Qu’il y a un décès vraisemblablement lié à ce jeu. Ok. On voit ensuite le maire de la commune, qui dit ne pas comprendre, car ce jeune était très bien et sans problème particulier. Il ne connaît pas du tout le sujet! Sinon, il saurait que ça n’a rien à voir avec le fait qu’un jeune ait des problèmes ou pas. Les enfants touchés sont souvent sans problème et personne n’est épargné. On me voit ensuite dire quelques mots, mais pas l’essentiel: les conséquences physiologiques sont coupées au montage. »

    En quoi les conséquences physiologiques sont-elles si importantes?
    « Après un reportage comme celui-ci, l’ado se dit: ‘un jeune est mort’. Point. Comme si ça ne pouvait pas lui arriver. Il n’est pas mis en garde. Le message n’est pas passé. »

    Comment faire pour que le message passe?
    « Les parents doivent d’abord savoir que ce jeu existe, et pouvoir détecter certains signes: si le jeune en parle beaucoup, s’il regarde certaines vidéos sur Internet,… Les fameuses conséquences physiologiques sont les suivantes: à tout moment de la pratique du jeu, il peut provoquer un arrêt cardiaque. Toute recherche d’évanouissement provoquée peut d’ailleurs entraîner un arrêt cardiaque. Ensuite, les convulsions de type épileptiques que peuvent vivre les jeunes attaquent les cellules du cerveau et entraînent un ralentissement du rythme cardiaque. A savoir aussi: après avoir pratiqué le jeu, même peu de fois, on peut avoir par la suite des crises d’épilepsie à répétition. Ceux qui pratiquent ce jeu peuvent aussi être victimes d’oedèmes cérébraux plusieurs semaines après la pratique du jeu. Pensez-vous que tout cela soit assez su? »

    Où en est la prévention dans les établissements scolaires?
    « Depuis 2003, nous insistons auprès du ministère de l’Education pour que tous les chefs d’établissement aient une formation autour de cette problématique et transmettent la prévention auprès des élèves. Mais ce n’est pas encore fait. Et, malheureusement, les directeurs et chefs d’établissement ne connaissent pas le problème. Par exemple, les deux derniers responsables de collège avec lesquels j’en ai parlé, dont deux élèves en ont été victimes, ignoraient tout de la problématique. Nous demandons une nouvelle fois à l’Etat de mettre les moyens pour lutter contre ce fléau. Des enfants sont en danger. Il faut réagir. »

    Pensez-vous que le fait de parler davantage du jeu (colloque international de l’APEAS, médiatisation des drames) puisse inciter certains à le tester?
    « Je ne pense pas. Les enfants sont suffisamment réfléchis pour ne pas reproduire quelque chose juste parce qu’on en parle. Le fait d’en parler me paraît bien moins dangereux que de pouvoir visionner toutes ces vidéos sur Internet. Après, il faut en parler mieux, c’est certain. »

    (Source: Le Post.fr)

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