Collectif d'Action et de Lutte contre les Jeux A Risques
icône RSS icône Emai icône Accueil
  • http://www.lanouvellerepublique.fr, 29/04/2009

    Posté le mai 2nd, 2009 Caljar Pas de commentaire

    Le collège Descartes vient de payer un tribut à ces jeux de récré sur lesquels les élèves ont choisi d’enquêter et de réfléchir cette semaine.

    L’accident avait fait l’objet d’un article dans la Nouvelle République : un adolescent répondant à un défi stupide a fait, le mois dernier, une chute dans les escaliers de l’établissement, suffisamment grave pour que tous s’en émeuvent. L’occasion pour nous de réfléchir à ce phénomène qui touche aujourd’hui encore les écoles, celui des jeux qui peuvent mener à des traumatismes physiques et mentaux, à la dépendance, voire à la mort. Des jeux qui peuvent paraître innocents pour certains si on oublie leurs conséquences possibles.
    Qui n’a jamais vu, en effet, dans les collèges, des enfants qui se tapent dessus pour leur simple plaisir ? Qui, même ne l’a jamais fait ? Ou même subi ? On pourrait penser que c’est lié à un reste d’enfance, qu’il n’y a là que du chahut comme chez les jeunes animaux. Pourquoi le fait-on ? Certains enfants sont sans doute forcés car sinon c’est eux qui reçoivent les coups. D’autres le font pour se rendre intéressants, se mettre en valeur ou montrer qu’ils sont « dominants » (comme avec les lions). Peut-être certains le font-ils pour leur plaisir.

    Une partie du décor

    Quand on interroge à droite et à gauche les collégiens, on est d’abord surpris de voir que certains de ces jeux font partie du décor. « Le petit pont massacreur », qui consiste à lancer un objet dans les jambes d’un camarade et à le « tabasser » à plusieurs s’il ne parvient pas à la rattraper, est l’un de ceux-ci. Il se pratique entre élèves consentants et les victimes d’un jour se transforment en bourreaux le lendemain. Il s’agit alors d’une sorte de rite « d’intégration », comme un bizutage qui permet de se faire reconnaître dans un groupe. Et, après enquête, on se rend compte que des variantes multiples existent dans les établissements : on parle ici du jeu de la canette, là, du cercle infernal, ailleurs du « mikado » avec comme point commun, le tabassage collectif…
    Pour beaucoup d’entre nous, cependant, ces « jeux » sont le reflet inquiétant d’une violence partout présente, y compris sur les écrans et dans les jeux vidéo. On ne voit plus le réel, on reproduit des gestes, on ne comprend pas les conséquences. C’est ce qui conduit, par exemple au « happy slapping » qui consiste à filmer des agressions à les « transformer en images ».

    Dépasser les limites

    Et puis, il y a ce qui est lié à l’adolescence elle-même : on veut franchir les barrières, braver les interdits, impressionner les autres. Là, on trouve des jeux liés à la privation d’oxygène, la strangulation, l’asphyxie. Ceux qui pratiquent disent qu’ils y trouvent environ 30 secondes de bonheur ou d’hallucinations. Ces pratiques consistent à couper sa respiration, ou à l’accélérer, à compresser la carotide pour freiner l’irrigation sanguine du cerveau. Il faut pourtant savoir que selon le temps de privation d’oxygène, il y a le risque de coma profond qui peut conduire à la mort. Cela peut provoquer des lésions au cerveau, la paralysie ou même l’état végétatif tat de « légume »).

    Ce qui est sûr, c’est que personne dans les cours de récréation n’a sérieusement envie de blesser quelqu’un ou de mourir. On fait ça sans savoir… C’est pour ça qu’il ne faut pas continuer à laisser faire. Il faut informer et ne pas continuer à « passer à côté sans rien voir… »

    Cassandre Jaugin et Claire Malbreil pour la classe journalisme du collège Descartes et le magazine K’eskon Attend.