La pratique des jeux dangereux dansles cours derécréation serait enaugmentation. Une conférence était organisée, mardi, à la faculté Segalen, pour sensibiliser parents et enseignants.

Pourquoi cet engagement auprès de l’Association des parents d’enfants accidentés par strangulation (APEAS)? J’ai été gendarme pendant 23 ans et j’ai terminé ma carrière à la brigade de prévention de la délinquance juvénile de Rennes. Lors d’une formation, j’ai été amenée à rencontrer Françoise Cochet, la présidence de l’APEAS. Il se trouve que cette rencontre m’a permis de mieux comprendre un cas de décès inexpliqué rencontré au cours de ma carrière. Une petite fille de 8ans s’était pendue avec sa robe de chambre. Nous avons d’abord pensé à un suicide, mais la thèse d’un jeu dangereux qui aurait mal tourné s’est imposée. Je me suis engagé tout simplement auprès de l’APEAS car il n’y a pas d’autres solutions pour éviter de nouveaux drames que la prévention.
Quels sont ces jeux dangereux?
Les spécialistes font la distinction entre jeux d’évanouissement et jeux d’agression. Les jeux d’évanouissement dont fait partie le «jeu du foulard» consistent, le plus souvent, à freiner l’irrigation sanguine du cerveau en comprimant la carotide dans le but de ressentir des sensations intenses, des visions hallucinatoires… Ils ont de nombreux noms: le rêve bleu, le jeu du cosmos, le jeu de la tomate. Il existe également des variantes basées sur l’hyperventilation. Ces pratiques peuvent entraîner des séquelles irréversibles: coma, amnésie, crise épileptique, tétraplégie et même la mort. Rien qu’en 2009, l’APEAS a dénombré 13 décès d’enfants dus au jeu du foulard par exemple.

Et les jeux d’agression?
Cela touche surtout les garçons. Un groupe joue avec une cannette ou un ballon, s’ils arrivent à faire passer l’objet entre les jambes de l’un d’eux, celui-ci est roué de coups. Ils existent d’autres scénarios où un enfant est attaqué arbitrairement. Dans le jeu des couleurs par exemple, un groupe désigne une couleur au hasard, celui qui dans la cour porte le plus de vêtements dans cette teinte est frappé. On a également beaucoup parlé du «slapping» où un enfant ou un adolescent est frappé et filmé avec un téléphone portable.

Qui cela touche-t-il?
Tous les enfants et adolescents, cela va de 4 à 21ans. Pour le cas du jeu du foulard, une enquête Ipsos a été réalisée en 2007. Elle révèle que 4% des enfants et adolescents l’ont un jour pratiqué. Etparmi eux, 29% des enfants avaient entre 6 et 10 ans, 48% avaient entre 10 et 14 ans.

Qu’est-ce que les parents peuvent faire contre ces pratiques?

Ils doivent poser comme principe non négociable de ne pas jouer avec sa respiration. Ce sont des explications simples mais c’est la seule arme des familles face à ce fléau. En parler avec ces propres enfants est l’unique façon d’éviter un drame.

Pratique Association des parents d’accidentés parstrangulation (APEAS) tél.06.13.42.97.85.