Ils adoptent, de plus en plus jeunes, des comportements dangereux.

Certains petits garçons n’ont peur de rien. Un moment d’inattention et on les retrouve perchés sur la cime d’un arbre, sur le toit d’une maison ou sur la corniche d’un immeuble, appelant fièrement leur maman à admirer leur exploit. Des casse-cou en quête de sensations fortes, d’expériences nouvelles, qui se mesurent délibérément avec le danger pour s’évaluer ou tester l’amour de leurs parents. Il est aussi des petites filles qui décident de ne plus se nourrir ou presque, zappant les repas ou rejetant tout aliment jugé trop calorique. Ces cas d’anorexies mentales connus chez les adolescentes semblent se propager chez des fillettes de 10, 12 ans. Il est enfin des enfants qui se prêtent dans les cours des écoles à des jeux de strangulation, de bullying (agressions répétées d’élèves entre eux), d’autres que l’on découvre adeptes de piercings, tatouages et scarifications, d’autres enfin qui fument des cigarettes ou du cannabis, boivent de l’alcool jusqu’à sombrer dans des comas éthyliques à moins de 10 ans.
Un point commun les rassemble : ils prennent trop de risques, se mettent en danger, sans conscience des conséquences. Comment les aider à grandir, à prendre assurance et autonomie, tout en les protégeant efficacement ? C’est le thème de Jeux dangereux, dernier ouvrage de Marie-France Le Heuzey, pédopsychiatre à l’hôpital Robert-Debré de Paris. Fait inquiétant, elle constate qu’un nombre croissant d’enfants, de plus en plus jeunes, adoptent des conduites périlleuses. «Le phénomène touche aujourd’hui les préadolescents, explique-t-elle, et dans tous les milieux. Tous peuvent être concernés. Ce peut être des enfants précoces, des hyperactifs ayant soif de découvertes, des anxieux, timides, posés, qui veulent sortir de leur cocon, des dépressifs qui se sentent mal aimés…»
Marie-France Le Heuzey décrypte les facteurs sociaux favorisant ce type d’attitude – l’accès aux scènes de violence quotidiennes et banalisées, à la télévision, sur internet, dans les jeux vidéo où le gameover confère un sentiment d’immortalité -, mais aussi les facteurs familiaux : grossesse précoce, instabilité, absence de limite posée… Elle rappelle quelques valeurs éducatives de simple bon sens à transmettre comme le respect de soi-même et le respect des autres. Des règles de base qui semblent galvaudées, mais qui sont essentielles au développement de l’enfant et à son intégration sociale. -
Jeux dangereux, Editions Odile Jacob, 160 p. 19€.
Posté le mai 18th, 2009
Caljar
Le phénomène du Happy Slapping gagne du terrain au sein de la société mauricienne |
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Une récente agression d’un élève et une bagarre entre deux filles filmées à l’aide d’un portable mettent en exergue la présence du phénomène du Happy Slapping au sein de la société mauricienne.
«Enlève ton pantalon. Ne bouge pas sinon je te coupe…». Cette scène s’est produite il y a moins d’un mois dans un collège de l’Est. Et le tout a été filmé à l’aide d’un téléphone portable. La victime, un garçonnet de 12 ans, est sortie traumatisée et humiliée de cette expérience. Le plus étonnant, c’est que ses agresseurs sont ses amis. Ce cas n’est pas isolé. Plusieurs incidents du même genre ont été rapportés à la police.
Le récent cas des deux jeunes filles mauriciennes se disputant à coups de mains et de pieds en est une autre illustration. Evidemment la scène a été filmée et se retrouve sur Facebook. On se souvient aussi de ces nombreuses scènes de sexe qui circulent sur les téléphones portables.
Le Happy Slapping est apparu, pour la première fois, en Angleterre en 2007, où l’agression d’un jeune immigré avait été filmée à l’aide d’un téléphone portable. Ce cas avait interpellé l’opinion publique et choqué plus d’un. Deux ans plus tard, les premiers cas ont été enregistrés à Maurice. Le phénomène inquiète de plus en plus les milieux chargés de l’éducation des jeunes. «Nous devons faire attention. Car, bien souvent les phénomènes apparaissent et ce n’est que bien après qu’on s’en rend compte. Et il est déjà trop tard», explique Lindsay Thomas, vice recteur du Collège St Esprit.
On peut apercevoir les exemples du Happy Slapping dans les cours de récréation. Les règles ont changé. Et dès qu’il y a une bagarre, le premier réflexe de nombreux jeunes est de dégainer leurs téléphones et filmer la scène. Ils capturent cet instant de souffrance pour ensuite le partager avec leurs amis.
Véronique Wan Hok Chee, psychologue, a une lecture très particulière de ce phénomène. Pour elle, il s’agit d’un moyen pour certains jeunes d’assouvir leurs fantasmes. «Nous sommes proches du sadomasochisme. On a constaté que les jeunes veulent maintenant aller au-delà de leurs limites. De tester leur tolérance à la souffrance», explique-t-elle. Cette dernière évoque aussi un effet pervers dans le comportement de ces jeunes, dont certains sont victimes également de pression de groupe.
Lindsay Thomas estime, pour sa part, que c’est une perte de repères de notre jeunesse qui est à l’origine de l’apparition de ce phénomène. «Tous leurs repères sont faussés. On demande même au personnel féminin de notre établissement d’être sur leurs gardes. Car, les jeunes sont très doués pour prendre des photos discrètement. Puis, ces images circulent dans tout l’établissement», explique-t-il.
Le Happy Slapping s’est invité dans les établissements scolaires. Aujourd’hui, la perception de la violence chez les jeunes est faussée. Les limites ne sont plus respectées et la frontière entre le bien et le mal semble si facile à franchir.
Les éducateurs sont impuissants face à ce phénomène. «Nous ne pouvons pas interdire l’utilisation du portable à l’école…», déplore Lindsay Thomas.
Avec un portable, les jeunes filment tout, prennent des photos. La vie intime n’existe plus et les sites comme Facebook sont un excellent moyen de diffuser leurs frasques et les «limites qu’ils veulent franchir.» |
Posté le mai 17th, 2009
Caljar
Pourquoi un enfant prend-il des risques en jouant ?
« Jeux Dangereux, ou quand l’enfant prend des risques », c’est le titre d’un ouvrage qui vient de sortir aux Editions ODILE Jacob. Il est signé du Docteur Marie-France Le HEUZEY, psychiatre spécialisée chez les enfants.
L’auteur a rassemblé dans ce livre la description, l’explication et surtout la conduite à tenir devant tous ces phénomènes terribles que l’on retrouve souvent dans l’actualité : jeu du foulard, sports à risque, rapports non protégés, bouffées d’alcoolisme, anorexie…
La jeunesse se porte-elle aussi mal que cela pour qu’elle ait besoin de ces sensations morbides ?
Prendre des risques fait partie du développement normal de l’enfant, cela lui permet de gagner en assurance et en autonomie. La vie autrefois se chargeait de rappeler sa dureté aux amateurs de sensations fortes. Aujourd’hui, la société comprend mal les effets du risque gratuit, car il arrive que nos enfants, poussés par le besoin de se mettre à l’épreuve, de soulager une souffrance cachée ou parfois juste pour s’amuser, se retrouvent en situation de danger.
On a l’impression que les parents sont un peu face à un paradoxe ; l’envie de surprotéger, tout en laissant l’expérience s’installer.
L’exposition au danger n’est-elle qu’une question de hasard ou de malchance ?
Certains enfants semblent naturellement manquer de prudence et se retrouvent dans des situations très risquées. Certains même se confrontent, de façon délibérée, au danger.
On a déjà beaucoup parlé du jeu du foulard, du suicide des adolescents, ou de la prise d’alcool massive. Mais on peut mettre dans la même catégorie, la conduite sans permis, le tatouage, le sport à risque ou encore les conduites anormales avec la nourriture…
Ces expériences sont le fait de types bien particuliers d’enfants, des enfants que l’on appelle hyper actifs !
Ce ne sont pas seulement des enfants turbulents. Car il faut ajouter à ce l’on appelle la turbulence, une impulsivité et un déficit de l’attention pour obtenir un enfant hyperactif.
Il y aussi les enfants opposants atteints de T O P : Trouble oppositionnel avec provocation.
En fait, il y a des profils très différents d’enfants qui se retrouvent décrits dans ce livre et que les parents pourront aisément reconnaître : dépressif, anxieux, surdoué ou précoce.
S’il existe des profils très divers, il est impossible de pointer les causes qui orientent de façon automatique ou prédéterminée un enfant vers tel ou tel comportement.
Peut-on employer le terme un peu grand public de tempérament casse cou ?
Ce n’est pas faux. On dit que nous avons tous dès la naissance un tempérament qui est la base sur laquelle se construit notre personnalité en fonction des rencontres, des liens et des événements. Ainsi le tempérament serait déterminé et identifiable dès l’enfance alors que la personnalité est déterminée par notre milieu.
Et en premier lieu la famille. On retrouve la responsabilité des parents qui ont eux aussi aimé les conduites à risque, les chats ne font pas des chiens, ceux qui ne mettent pas de limites ou qui cherchent l’affrontement, mais aussi les séparations, l’instabilité familiale, ou c’est moins connu, les grossesses précoces !
Et puis, les parents sont souvent contents de le souligner, il y a le groupe, et bien évidemment les « mauvaises » fréquentations. Mais cela c’est un débat vieux comme le monde !
Quelles solutions ; comment agir ?
Il faut repérer chez son enfant une vulnérabilité particulière. Le livre donne quelques conseils pour les parents de tous les enfants. En particulier agir tôt avec un bébé risque-tout. Ou les dix conseils pour protéger son enfant des dangers du sport !
Ce livre ne risque pas de faire peur aux parents. Il faut même en conseiller la lecture en dehors du contexte de ce type de pratique dans la famille. Il permet de comprendre, d’expliquer, et surtout de proposer des solutions pratiques.
Des solutions pour aider nos enfants à se découvrir et à grandir, sans se mettre en danger !

Posté le mai 16th, 2009
Caljar
Jeu du foulard : comment le prévenir
Véronique Bertrand
Créé le 13/09/07
Le jeu du foulard fait partie des jeux de « non-oxygénation » ou d’asphyxie. Il se définit de la manière suivante : étranglement volontaire, réalisé seul ou à plusieurs, dont l’objectif est de vivre une expérience, de connaître des sensations nouvelles. Cet étranglement se fait par la compression des carotides, du sternum ou de la cage thoracique. Cela freine l’irrigation sanguine du cerveau, et permet de ressentir des sensations intenses, des visions pseudo-hallucinatoires. Problème : les jeunes n’ont pas conscience que ces « sensations géniales » résultent de la mort de millions de cellules dans leur cerveau !
Les signes d’alerte
Certains symptômes propres à la pratique du jeu du foulard peuvent mettre en alerte les parents. « Les enfants adeptes de ce jeu se plaignent souvent de bourdonnements d’oreilles, de maux de tête, d’impressions visuelles désagréables », énumère le Dr Jean Lavaud, pédiatre-réanimateur, responsable du Smur pédiatrique de l’hôpital Necker-Enfants malades, à Paris. Et de préciser : « Certains comportements, comme celui de ne jamais vouloir se séparer d’un lien que l’enfant porte sur lui ou qu’il a toujours dans sa chambre, doivent éveiller l’intérêt des parents. »
Les premiers cas recensés de jeu du foulard, aussi appelé tomate, rêve bleu, rêve indien… remontent au milieu des années 1970. Aujourd’hui, en France, « le jeu du foulard tue chaque mois un enfant », déplore Catherine Vince, vice-présidente de l’Association de parents d’enfants accidentés par strangulation (APEAS).
Parmi les personnes connaissant le jeu du foulard, 4 %* d’entre elles l’ont déjà pratiqué enfant ou adulte, soit environ un million et demi de personnes.
La tranche d’âge la plus concernée est celle des 10-14 ans (48 %*), avec un pic à 12 ans. « Ce pic correspond à l’entrée au collège, explique Hakima Ait el Gadi, sociologue de l’adolescence. Les jeunes quittent le monde sécurisé de l’enfance. Ils sont confrontés au « t’es pas cap » des grands de quatrième et de troisième. » Ensuite, on trouve aussi des pratiquants chez les 6-10 ans (29 %*). Et 6 %* des parents connaissant le jeu du foulard estiment que leur enfant y a déjà joué !
Des conséquences graves
52 %* des jeunes qui pratiquent le jeu du foulard n’ont pas conscience de sa dangerosité. Pourtant les risques sont loin d’être anodins. Selon sa durée, la privation d’oxygène peut entraîner lenteur mentale, céphalées intenses, convulsions, amnésie. Mais aussi un coma, voire un décès. D’autre part, au-delà de trois à quatre minutes, elle provoque des lésions cérébrales irréversibles. Elles peuvent entraîner une paralysie partielle ou totale, une surdité, une cécité…
* Enquête Ipsos, 6 et 7 avril 2007.
A force de se demander si le fait de parler du jeu du foulard aux jeunes ne risque pas de les inciter à le pratiquer, peu de choses sont mises en place en prévention. Les associations se sont mobilisées et proposent des documents d’informations.
Des livres utiles
- Alerte aux jeux dangereux, Magali Duwelz, éd. Le cercle des auteurs.
- Nos enfants jouent à s’étrangler en secret, Françoise Cochet, éd. François-Xavier de Guibert.
Un film
Ce documentaire Ceci n’est pas un jeu montre des témoignages poignants de parents ayant perdu leur enfant. Il donne aussi la parole aux spécialistes : psychologue, responsable de Smur pédiatrique… Ce film est disponible sur simple demande auprès de l’Association de parents d’enfants accidentés par strangulation (APEAS).
Des brochures d’information
Il en existe plusieurs : Jeu du foulard = jeu mortel, réalisée par l’APEAS, Alerte aux jeux dangereux et Ta force c’est de dire non, écrites par SOS Benjamin. Toutes informent sur les signes à repérer, expliquent les dangers de cette pratique.
Un document officiel
Le ministère de l’Education nationale a réalisé un fascicule de seize pages intitulé Les jeux dangereux et les pratiques violentes, prévenir, intervenir, agir. Il est disponible sur le site eduscol.education.fr. Il présente les différents jeux dangereux et leurs conséquences sur la santé. Il donne les signes d’alerte, les démarches à suivre en cas d’incident.
Parents d’élèves : ce que vous pouvez faire
Chaque établissement du secondaire (collège et lycée) dispose normalement d’un Comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC). Il est destiné à mettre en place des actions de prévention. Il ne faut pas hésiter à parler au médecin ou à l’infirmière scolaire de la volonté de s’en servir pour parler des dangers du jeu du foulard.
Ce qui reste à mettre en place
Il est important que les ministères de l’Education nationale, de la Santé, de la Jeunesse et des Sports et de l’Intérieur proposent des formations à leur personnel. Une heure de formation dispensée par un médecin suffit à sensibiliser les étudiants dans les instituts universitaires de formation des maîtres, dans les écoles d’infirmières et de médecins scolaires, dans celles d’assistantes sociales… L’Association de parents d’enfants accidentés par strangulation espère aussi, en 2008, pouvoir mettre à la disposition des professionnels, une mallette comportant un matériel de prévention. Autre projet également : la réalisation d’un congrès international sur les jeux d’évanouissement.
Posté le mai 16th, 2009
Caljar
Alerte autour du jeu du foulard
Chaque année, dix enfants décèdent des conséquences du jeu du foulard. Ce jeu d’évanouissement qui consiste, seul ou en groupe, à retenir sa respiration ou s’étrangler afin de rechercher de nouvelles sensations, est particulièrement répandu. Inconscients des dangers auxquels ils s’exposent, les expérimentateurs risquent pourtant un coma profond, des lésions cérébrales ou la mort.
Briser le silence pour engager une prévention efficace
Ipsos a réalisé pour l’APEAS la première enquête sur la notoriété et la pratique du jeu du foulard (1). L’APEAS est une Association de parents d’enfants accidentés par strangulation qui, par ce sondage, veut porter à la connaissance de tous cette pratique dangereuse afin d’éviter que d’autres enfants périssent de cette façon.
Toute enquête étant difficile et délicate auprès des enfants, celle-ci a porté exclusivement sur un échantillon de 1.000 personnes représentatives de la population française âgée de plus de 15 ans.
Le jeu du foulard : quelle réalité ?
- 91% des personnes interrogées déclarent avoir déjà entendu parler du jeu du foulard, mais 37% d’entre elles ne savent pas très bien en quoi consiste ce jeu.
- La connaissance de ce jeu varie fortement selon la catégorie sociale (78% des catégories sociales élevées contre 43% des sans diplômes) et l’âge (43% des 15-19 ans contre 60% des autres).
- 4% des personnes ayant entendu parler du jeu du foulard l’ont elles-mêmes pratiqué pendant leur enfance ou adolescence.
- 9% se souviennent que ce jeu a été pratiqué dans leur entourage (une personne sur dix !). Mais chez les plus jeunes, cette proportion est d’un jeune sur 5.
- 4% connaissent des gens qui pratiquent ce jeu actuellement quel que soit leur âge.
- Dans la majorité des cas (deux tiers), cette pratique a lieu entre 10 et 14 ans.
- 6% des parents ayant entendu parler de ce jeu estiment que leur(s) enfant(s) a un jour pratiqué le jeu du foulard.
- La moitié des personnes qui ont assisté ou pratiqué ce jeu n’ont pas eu conscience de la dangerosité.
- Un jeune de 15 à 19 ans sur dix déclare connaître au moins une victime dans son entourage.
Ces informations sont dramatiques. Elles montrent à quel point ce jeu est répandu dans notre société.
Quelques jours après la diffusion de ces résultats, Xavier Darcos, Ministre de l’Éducation nationale, s’est exprimé sur ce sujet et a demandé à tous les recteurs de prendre les dispositions nécessaires pour alerter les enseignants, les élèves et les parents sur les dangers de la pratique du jeu du foulard.
(1) Les ‘ jeux ‘ de non-oxygénation ou d’asphyxie, de strangulation, de suffocation sont appelés de plusieurs noms : trente secondes de bonheur, rêve bleu, rêve indien, jeu du cosmos, jeu des poumons, jeu de la tomate, de la grenouille… mais le plus connu est le jeu du foulard.
Pour en savoir plus
Association de parents d’enfants accidentés par strangulation (APEAS) : www.jeudufoulard.com
Brochure téléchargeable à partir du site pédagogique du ministère de l’Education nationale (EduScol) :
EduScol
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