Collectif d'Action et de Lutte contre les Jeux A Risques
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    Posté le mai 16th, 2009 Caljar Pas de commentaire

    Jeu du foulard : comment le prévenir

    Véronique Bertrand

    Créé le 13/09/07

    Jeu du foulard : comment le prévenir

    Cette pratique de cour d’école qui peut conduire l’enfant à la mort est de plus en plus fréquente. En quoi consiste exactement le jeu du foulard ? Explications. Et les derniers moyens de prévention à connaître.

    Le jeu du foulard fait partie des jeux de « non-oxygénation » ou d’asphyxie. Il se définit de la manière suivante : étranglement volontaire, réalisé seul ou à plusieurs, dont l’objectif est de vivre une expérience, de connaître des sensations nouvelles. Cet étranglement se fait par la compression des carotides, du sternum ou de la cage thoracique. Cela freine l’irrigation sanguine du cerveau, et permet de ressentir des sensations intenses, des visions pseudo-hallucinatoires. Problème : les jeunes n’ont pas conscience que ces « sensations géniales » résultent de la mort de millions de cellules dans leur cerveau !

    Les signes d’alerte

    Certains symptômes propres à la pratique du jeu du foulard peuvent mettre en alerte les parents. « Les enfants adeptes de ce jeu se plaignent souvent de bourdonnements d’oreilles, de maux de tête, d’impressions visuelles désagréables », énumère le Dr Jean Lavaud, pédiatre-réanimateur, responsable du Smur pédiatrique de l’hôpital Necker-Enfants malades, à Paris. Et de préciser : « Certains comportements, comme celui de ne jamais vouloir se séparer d’un lien que l’enfant porte sur lui ou qu’il a toujours dans sa chambre, doivent éveiller l’intérêt des parents. »

    Les premiers cas recensés de jeu du foulard, aussi appelé tomate, rêve bleu, rêve indien… remontent au milieu des années 1970. Aujourd’hui, en France, « le jeu du foulard tue chaque mois un enfant », déplore Catherine Vince, vice-présidente de l’Association de parents d’enfants accidentés par strangulation (APEAS).

    Parmi les personnes connaissant le jeu du foulard, 4 %* d’entre elles l’ont déjà pratiqué enfant ou adulte, soit environ un million et demi de personnes.

    La tranche d’âge la plus concernée est celle des 10-14 ans (48 %*), avec un pic à 12 ans. « Ce pic correspond à l’entrée au collège, explique Hakima Ait el Gadi, sociologue de l’adolescence. Les jeunes quittent le monde sécurisé de l’enfance. Ils sont confrontés au « t’es pas cap » des grands de quatrième et de troisième. » Ensuite, on trouve aussi des pratiquants chez les 6-10 ans (29 %*). Et 6 %* des parents connaissant le jeu du foulard estiment que leur enfant y a déjà joué !

    Des conséquences graves

    52 %* des jeunes qui pratiquent le jeu du foulard n’ont pas conscience de sa dangerosité. Pourtant les risques sont loin d’être anodins. Selon sa durée, la privation d’oxygène peut entraîner lenteur mentale, céphalées intenses, convulsions, amnésie. Mais aussi un coma, voire un décès. D’autre part, au-delà de trois à quatre minutes, elle provoque des lésions cérébrales irréversibles. Elles peuvent entraîner une paralysie partielle ou totale, une surdité, une cécité…

    * Enquête Ipsos, 6 et 7 avril 2007.

    A force de se demander si le fait de parler du jeu du foulard aux jeunes ne risque pas de les inciter à le pratiquer, peu de choses sont mises en place en prévention. Les associations se sont mobilisées et proposent des documents d’informations.

    Des livres utiles

    Alerte aux jeux dangereux, Magali Duwelz, éd. Le cercle des auteurs.
    - Nos enfants jouent à s’étrangler en secret, Françoise Cochet, éd. François-Xavier de Guibert.

    Un film

    Ce documentaire Ceci n’est pas un jeu montre des témoignages poignants de parents ayant perdu leur enfant. Il donne aussi la parole aux spécialistes : psychologue, responsable de Smur pédiatrique… Ce film est disponible sur simple demande auprès de l’Association de parents d’enfants accidentés par strangulation (APEAS).

    Des brochures d’information

    Il en existe plusieurs : Jeu du foulard = jeu mortel, réalisée par l’APEAS, Alerte aux jeux dangereux et Ta force c’est de dire non, écrites par SOS Benjamin. Toutes informent sur les signes à repérer, expliquent les dangers de cette pratique.

    Un document officiel

    Le ministère de l’Education nationale a réalisé un fascicule de seize pages intitulé Les jeux dangereux et les pratiques violentes, prévenir, intervenir, agir. Il est disponible sur le site eduscol.education.fr. Il présente les différents jeux dangereux et leurs conséquences sur la santé. Il donne les signes d’alerte, les démarches à suivre en cas d’incident.

    Parents d’élèves : ce que vous pouvez faire

    Chaque établissement du secondaire (collège et lycée) dispose normalement d’un Comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC). Il est destiné à mettre en place des actions de prévention. Il ne faut pas hésiter à parler au médecin ou à l’infirmière scolaire de la volonté de s’en servir pour parler des dangers du jeu du foulard.

    Ce qui reste à mettre en place

    Il est important que les ministères de l’Education nationale, de la Santé, de la Jeunesse et des Sports et de l’Intérieur proposent des formations à leur personnel. Une heure de formation dispensée par un médecin suffit à sensibiliser les étudiants dans les instituts universitaires de formation des maîtres, dans les écoles d’infirmières et de médecins scolaires, dans celles d’assistantes sociales… L’Association de parents d’enfants accidentés par strangulation espère aussi, en 2008, pouvoir mettre à la disposition des professionnels, une mallette comportant un matériel de prévention. Autre projet également : la réalisation d’un congrès international sur les jeux d’évanouissement.

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