http://www.santelog.com/modules/connaissances/actualite-sante-jeux-deacutevanouissementcest-le-deacutecegraves-dau-moins-un-enfant-par-mois_3403_lirelasuite.htm#lirelasuite, JUIN 2010

« Rêve bleu », « Rêve indien », « Jeu de la Grenouille », « Jeu du sandwich », « Jeu de la tomate », « Jeu du foulard », « Jeu du poumon », « Coma », « Cosmos », « Petit pont »,« Baiser du dragon »… autant de noms pour désigner les jeux d’évanouissement que pratiquent nombres d’enfants. A quelques jours du Congrès des Sociétés de Pédiatrie, qui se tient du 16 au 19 juin à Paris, l’Association de Parents d’Enfants Accidentés par Strangulation (APEAS) fait le point sur ces jeux dangereux, responsables en France du décès d’au moins un enfant par mois.

Qui est concerné? Les enfants et les jeunes de 4 à 20 ans, garçons et filles, de tout niveau social, sont touchés par cette pratique à risque. Si de tout temps les adolescents ont aimé expérimenter leurs propres limites, on assiste aujourd’hui à un rajeunissement des conduites adolescentes qui arrivent désormais dans les cours des écoles primaires et maternelles…

Ces « Jeux », comme leurs noms l’indiquent, sont avant tout considérés comme un amusement susceptible de procurer des « sensations fortes ». Il s’agit rarement d’une volonté de transgression et exceptionnellement d’un comportement violent ou suicidaire. Cette pratique, présentée comme anodine, peut toucher tout enfant qu’il soit « initié » sous la pression d’un groupe, influencé par une lecture, un film, un site web incitatif, une vidéo transmise par un téléphone portable… ou intrigué par une découverte en solitaire.

Généralement proposés par un copain ou un groupe d’amis, parfois dès le plus jeune âge, avec une totale méconnaissance des dangers réels encourus, ces « Jeux » peuvent dériver vers une pratique solitaire dont le risque mortel est alors majeur. Après avoir testé le « Jeu » à plusieurs, souvent dans les cours de récréation, le jeune peut être en effet tenté de renouveler seul l’expérience à l’aide d’un lien quelconque (foulard, ceinture de judo, cordelette…), aucune alerte ne pouvant alors être donnée en cas de strangulation prolongée après la perte de connaissance…

Quand faut-il y penser? Certains signes peuvent être révélateurs d’une telle pratique et doivent donner l’alerte, afind’informer de leurs dangers potentiels, seule mesure préventive possible.

• Des traces brunes, des excoriations autour du cou
• Pétéchies au niveau du visage ou du blanc de l’oeil, hémorragies conjonctivales
• Une baisse de l’acuité visuelle
• Des douleurs auriculaires, sifflements et bourdonnements d’oreille, surdité
• De violents maux de tête, des vertiges ou malaises inexpliqués
• Un manque de concentration, une irritabilité, fatigue inhabituelle, insomnies…

Mieux comprendre ces jeux mortels : Le principe est simple et associe une hyperventilation forcée obtenue par quelques flexions rapides des jambes et de grandes inspirations, suivie d’un blocage de la respiration assorti d’une pression sur les carotides et les jugulaires, voire d’une forte compression du sternum. Un évanouissement se produit, qui peut être précédé de sensations de type hallucinatoires, parfois de sensations de relaxation. L’enfant peut aussi être tenté de réaliser seul cette strangulation en se suspendant au moyen d’un lien autour du cou fixé au montant d’un lit, d’une poignée de porte ou de fenêtre, d’un essuie-mains.

Qu’il s’agisse d’une suffocation, d’une strangulation ou d’une pendaison, la conséquence physiopathologique est la même, l’hypoxie cérébrale (diminution des apports en oxygène du cerveau) qui peut évoluer vers l’encéphalopathie anoxique aiguë.

Depuis octobre 2000, des parents touchés par ce « Jeu » mortel se sont mobilisés et ont créé en 2002 l’Association de Parents d’Enfants Accidentés par Strangulation (APEAS) avec un objectif unique : LA PREVENTION, qui passe avant tout par une information adaptée. L’APEAS donne RV sur son stand aux professionnels et aux parents, du 16 au 19 juin 2010 au Congrès des Sociétés Pédiatrie.