C. A. L. J. A. R.

Collectif d'Action et de Lutte contre les Jeux A Risques
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  • Dépêche AFP, http://www.lefigaro.fr, 12 juin 2009

    Posté le juin 13th, 2009 Caljar Pas de commentaire

    Un enfant de 9 ans a été retrouvé par sa mère pendu  à la mi-journée dans sa chambre à Evry , avant de décéder alors qu’il était pris en charge par les pompiers, a-t-on appris de sources policière et judiciaire. Les premiers éléments de l’enquête permettent de penser que l’enfant se serait pendu lui-même, selon une source judiciaire. En revanche, aucun élément ne permet en l’état de déterminer s’il peut s’agir d’un suicide, si tant est qu’un tel geste puisse être attribué à un enfant de cet âge, ou d’un jeu dangereux qui aurait mal tourné.

    Aucune trace suspecte n’a été mise en évidence, et les faits se sont produits dans un très court laps de temps.

  • http://www.clicanoo.com, le journal de La Réunion, 10 Juin 2009

    Posté le juin 10th, 2009 Caljar Pas de commentaire

    Violences scolaires : branle-bas de combat

    Le phénomène concerne au premier chef les collèges. Happy-slapping, bagarres organisées, racket… Les signalements se multiplient. La municipalité a convoqué hier un comité local de sécurité et de prévention de la délinquance, dans un contexte de prise de conscience générale.


    Les chiffres annoncés par la police nationale sont bien minces. Et pour cause : le dépôt de plainte est loin d’être systématique. Mais de l’avis de tous, “Ces chiffres sont bien en-deçà de la réalité”. Il est question des violences en milieu scolaire. Les voix qui s’élèvent sont celles des principaux des treize collèges de Saint-Denis, réunis hier matin au sein du comité local de sécurité et prévention de la délinquance convoqué par la Ville. Nalini Veloupoulé-Merlo, adjointe déléguée à la sécurité, est du même avis : “Face à la multiplication des incivilités et des agressions dans les collèges, il nous faut agir et mener une action collective d’envergure”. Il faut dire que le constat est édifiant, surtout aux abords des établissements. Claude Carpentier, principal du collège de Bourbon, note : “On en est à trois bagarres devant nos portes par semaine”. À Montgaillard, le principal, Gonzague Batteux, témoigne : “Il y a deux ans, on comptabilisait une bagarre par jour. Aujourd’hui, on arrive à une tous les quinze jours à l’intérieur. Il faut dire que l’on contrôle désormais les carnets de liaison pour éviter des intrusions aux grilles”. Intra-muros, il est plutôt question “d’incivilités, d’insultes et un peu de racket”. En revanche, “c’est dans les abords immédiats que l’on observe le plus de problèmes”. À Deux-Canons, le constat diffère peu. “À l’intérieur, on contrôle, mais une fois la porte du collège passée, c’est une tout autre histoire. Il y a au moins une bagarre ou des velléités de bagarres une fois par semaine”. Beaucoup signalent une transposition “du phénomène de quartiers et de bandes dans l’établissement qui, contenus dans l’enceinte, s’évacuent sur la voie publique”.

    LE DÉPARTEMENT AUX ABONNÉS ABSENTS

    Des éléments “extérieurs” – d’autres établissements ou des jeunes déscolarisés – entrent également dans la sarabande, comme régulièrement autour de Dodu, Bourbon et Saint-Michel. Et cette violence se met en scène avec le portable (lire par ailleurs). La police nationale patrouille aux abords des établissements “Quand on peut, mais ce n’est pas notre seule mission”. Idem pour la police municipale. Des médiateurs (240 pour toute l’île) sont présents dans certains établissements. Ils ne sont embauchés par le rectorat que pour 24 heures par semaine… Les principaux réclament d’ailleurs “l’arrêt des suppressions de postes” pour muscler le nombre d’adultes dans les établissements. Est également sur la sellette le rôle éducatif des parents et surtout leur “démission”. De l’avis général : “On constate une véritable perte de repères chez les élèves. Ils ne savent plus ce qui est bien ou mal”. Et le fossé entre enseignants et élèves se creuse. En définitive, il n’y a pas eu de recettes miracles avancées au cours de cette réunion. Des actions ont été proposées en direction des parents “démissionnaires”, d’intégration vis-à-vis de certaines communautés, d’une veille accrue sur le phénomène de bandes, d’une meilleure coopération entre polices ainsi qu’entre forces de l’ordre et établissements… Tout cela doit désormais être arrêté. Ça va prendre un certain temps d’autant que les financements risquent de se faire attendre. Le recteur doit prendre connaissance des conclusions dans les jours à venir tout comme le Département – compétent pour les collèges – qui a brillé par son absence hier matin.

    Bruno Graignic

    Pas de chiffres officiels

    Il n’existe plus de statistiques de la violence scolaire. En août 2006, l’hebdomadaire Le Point avait publié les chiffres de la base de données Signa, système informatique de recueil des actes de violence mis en place par l’Education nationale depuis la rentrée 2001. À cette époque, les principaux de collèges et proviseurs de lycées étaient obligés de signaler tous les incidents constatés dans l’établissement, ou à ses abords. Georges-Brassens était le seul lycée réunionnais à figurer dans ce classement, ce qui ne manquait pas de sel : c’est le plus proche voisin du bureau du recteur d’académie ! De même, la présence du collège Juliette-Dodu, pourtant réputé pour ses bonnes fréquentations, avait de quoi intriguer dans cette liste. V.H


    Education

    “Tous ces cas de violences gardés sous silence »

    Le vice-président de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves), Odel Oumana, ne mâche pas ses mots : En matière de violences scolaires, tous les établissements ne jouent pas la transparence. Certains préfèrent garder sous silence des faits pour ne pas être montrés du doigt”. Présente dans environ 60% des collèges et lycées de l’île, la FCPE est souvent témoin de plusieurs formes de violence à l’école. “Malheureusement, on ne parle de violence que lorsque celle-ci est médiatisée. Or, il faut faire partie des conseils d’administration et participer à des conseils de discipline pour savoir que la réalité est toute autre”, explique M. Oumana. Selon le vice-président de la FCPE, “il se produit au moins un cas de violence chaque semaine dans un établissement scolaire : un élève arrache un arbuste dans la cour, ou un élève insulte son camarade, lorsqu’il ne s’en prend pas carrément à son professeur. Devraient être également considérés commes des actes de violences toutes dégradations de matériels scolaires (ordinateur par exemple), ou des graffitis vulgaires sur la table ou sur les murs… La première forme de violence réside dans le manque de respect, devenu monnaie courante”. Comment y remédier ? “Au lieu d’investir dans les portiques, le gouvernement ferait mieux d’investir dans l’humain, dans du personnel éducatif, afin de privilégier la communication et la prévention. Et au lieu de cacher tous les actes de violence qui se passent dans leur établissement, les principaux et proviseurs feraient mieux de les faire remonter à l’académie, qui pourrait ensuite (peut-être) débloquer des moyens afin de tenter de réguler certaines formes de violence”. Odel Oumana tient toutefois à saluer “l’efficace travail de prévention” mené par les gendarmes et les policiers aux abords de certains établissements scolaires, notamment dans l’Est, dans le but de réduire certains actes de violence (racket, bagarres…). Y.M


    Les nouvelles technologies, notamment le téléphone portable, sont largement pointées du doigt dans ces nouveaux phénomènes de violences scolaires. Happy-slappings, vidéos sur Internet… les signalements se multiplient. Gonzague Batteux analyse : “La mise en scène des combats, pour des élèves qui se donnent eux-mêmes le nom de combattants, est très présente”. Il poursuit : “Un rendez-vous précis est fixé et les spectateurs, entre 50 et 100 jeunes, informés par SMS. Ces combats filmés par portable circulent ensuite de GSM en GSM et parfois même sur Internet”. Outre ces vidéos d’amateurs, “du porno circule sur les téléphones”. Pour Claude Carpentier, “le portable est passé d’un élément de sécurisation pour les parents à celui de composante de l’insécurité. Il faut mettre des garde-fous pour ce jeune public, quitte à se fâcher avec les opérateurs”. Il est pour l’heure impossible d’interdire la présence du portable dans les cartables, même si son utilisation l’est de fait dans les cours.

  • http://www.lematin.ch, juin 2009

    Posté le juin 8th, 2009 Caljar Pas de commentaire

    Jeu du foulard: «Une mort comme ça, c’est inadmissible»

    Un jeune de 13 ans est décédé à Genève en pratiquant ce jeu de strangulation. Faut-il améliorer la prévention?

    Le 28 mai, Florent, 13 ans, s’est donné la mort sans le vouloir. Pour avoir pratiqué un jeu qui n’en est pas un: le jeu du foulard. Son père l’a retrouvé inanimé dans sa chambre, sa ceinture de judo autour du cou. «Les jeunes doivent comprendre que ce truc à la con, ça ne s’essaie pas. Le jeu du foulard a tué notre fils», témoigne-t-il dans la Tribune de Genève. «Une mort gratuite, comme ça, c’est inadmissible!» Michel Gannat, pédiatre membre de l’Association française de parents d’enfants accidentés par strangulation, qui possède une antenne en Suisse, se désole de ce nouveau cas.

    Des dizaines de variantes
    Appelées aussi «rêve bleu» ou «été indien», les variantes se comptent par dizaines. L’effet recherché est comparable à celui procuré par une drogue: «La strangulation entraîne un manque d’oxygène qui provoque hallucinations visuelles ou auditives, explique Michel Gannat. Et, comme pour les drogues, une accoutumance peut s’installer.» D’où le très grand danger. Pratiqué en groupe, on peut encore imaginer un camarade voler au secours de celui qui dérape, mais que se passe-t-il pour l’adolescent qui pratique cette strangulation seul dans sa chambre? En France, on dénombre plus de 15 morts authentifiées par année. «Mais la réalité est deux à trois fois plus importante», précise le pédiatre. En Suisse, les cas ne sont pas recensés. Et encore moins le nombre de jeunes qui essaient ces pratiques.

    Effet incitatif
    La prévention reste embryonnaire et, surtout, la circonspection est de mise. «Il faut en parler, encore et toujours», insiste Myriam Rui. Cette Lausannoise a perdu son petit Yoann il y a neuf ans, retrouvé pendu à la lanière de son snowboard. A l’époque, évoquer le jeu du foulard, même face au corps professionnel, équivalait à se heurter à un mur de silence. «C’est surtout depuis le cas de Caspar l’année passée qu’on en parle. Maintenant reste la question de savoir comment le faire, s’interroge-t-elle. C’est toujours délicat, surtout avec les adolescents.»

    Un effet incitatif très redouté, comme le confirme Claude-Anne Bontron, cheffe du Service de psychologie scolaire à Lausanne. Suite au décès du jeune Caspar à l’été 2008, des séances d’information pour les parents avaient été organisées. Lui aussi, un de plus, un de trop, avait été retrouvé par ses parents. Pendu à la mezzanine de sa chambre. «On est vite incitateur, explique la psychologue. J’ai donc choisi de ne pas m’adresser aux enfants.» Des séances qui ont surtout eu pour vocation d’informer les parents, «absolument pas conscients de ces jeux». Face à des sites Internet qui souvent regorgent de détails, rendre les parents attentifs à l’existence du danger est primordial. D’autant plus que les enfants, eux, connaissent bien le sujet.

    Signes avant-coureurs
    Michel Gannat estime que les enseignants pourraient évoquer les conséquences médicales d’un arrêt respiratoire, durant les cours de biologie par exemple. Même si ceux tentés par la funeste expérience sont souvent intelligents, curieux et ouverts, il met néanmoins en garde contre certains signes avant-coureurs, qui surviennent notamment en cas d’addiction. «Des maux de tête, des marques sur le cou ou des questions étranges sur le fonctionnement de la respiration» peuvent parfois alerter les parents.


  • http://www.tdg.ch, Tribune de Genève, blog du Président du Grand Conseil.

    Posté le juin 7th, 2009 Caljar Pas de commentaire

    le jeu du foulard

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    Je
    tiens à remercier et à féliciter de leur courage les parents de
    Florent, ce jeune  tragiquement  décédé en s’étranglant avec le «  jeu
    du foulard ».

    J’ai 
    appelé mon fils bien-aimé de 14 ans à écouter près de moi la lecture de
    votre article à ce sujet. Il a écouté , la tête sur mon épaule et , je
    le dis sans honte , les larmes coulaient de mes yeux à cette
    description d’une mort tant inattendue,  injuste, et je ressentais le désespoir indicible de  ce père cherchant à ranimer son enfant déjà mort, ce garçon qui ressemble tant au mien  avec sa famille et son chat confident.

    Face à l’adolescence, période 
    si intense et tumultueuse pour un enfant, nous sommes souvent perdus et
    inquiets devant ses réactions , ne sachant pas toujours comment agir
    dans le bon sens. Changements physiques, éveil des sentiments amoureux,
    combien de  joies et de douleurs nous restent inconnus ?

    Alors
    oser parler et dire, dénoncer des pratiques qui tuent malgré un
    souffrance sans nom, je vous tire mon chapeau , chère famille
    endeuillée, et vous dis avec conviction : vous rendez un précieux  service de prévention en racontant votre drame.

  • http://www.tdg.ch/geneve

    Posté le juin 6th, 2009 Caljar Pas de commentaire

    Le jeu du foulard a tué notre fils, Florent

    Le récit | L’adolescent genevois de 13 ans est décédé le 28 mai, victime de cette pratique terriblement dangereuse. Ses parents et son frère aîné ont choisi de témoigner, dans un souci de prévention, pour arrêter cette folie.

    © LDD | Florent avait 13 ans. Il est décédé le 28 mai dernier. Ses parents ont tenu à ce que sa photo soit publiée, «pour mettre un visage sur les victimes du jeu du foulard».

    XAVIER LAFARGUE | 06.06.2009 | 00:03
    ll s’appelait Florent, et il avait 13 ans. Un garçon plein de vie, disent ses parents. Un élève du Cycle d’orientation de Budé qui, le 28 mai dernier, a voulu tester, chez lui, le jeu du foulard. Cette pratique stupide et dangereuse qui consiste à s’enserrer la gorge avec un bout d’étoffe. Une hyperventilation qui, paraît-il, procure des sensations. Florent en est mort. Son père, sa mère et son frère tiennent à témoigner aujourd’hui. Pour que cette folie s’arrête.

    «Les jeunes doivent comprendre que ce truc à la con, ça ne s’essaie pas. Le jeu du foulard a tué notre fils», lance Massimo, le papa. Ses propos sont forts, parfois durs et sans détour, il les assume: «Selon certains, parler de ce phénomène-là, c’est à double tranchant. Parce que ça pourrait donner des idées aux jeunes. Ce n’est pas notre avis. En Suisse, on a trop tendance à tout cacher. Au contraire, cette folie-là, il faut en parler, dans les écoles, partout. Parce qu’elle tue! Et il faut mettre un visage sur ses victimes. C’est pourquoi on a accepté de publier la photo de Florent. On a aussi demandé au pasteur de dire clairement ce qui s’était passé.»

    Cérémonie bouleversante

    Des mots qui en ont remué plus d’un. Des courriels sont apparus ces derniers jours, envoyés par des personnes ayant assisté à la cérémonie funèbre de mardi passé. Des gens bouleversés par cette célébration, qui ont tenu, eux aussi, à véhiculer un message de prévention.

    «Le pasteur n’a rien caché, il a utilisé plusieurs fois le mot «mort», ça a frappé les gens et c’est bien, insiste Benjamin, 19 ans, le frère aîné de Florent. Il faut montrer que ce truc n’est pas un jeu!»

    Ni un jeu ni un suicide, d’ailleurs, comme le précise l’anthropologue français David Le Breton: «Comme beaucoup, j’ai commencé par y voir des suicides déguisés, confiait-il au Temps, en octobre dernier, après un drame similaire survenu à Lausanne. J’ai ensuite compris que les victimes ne sont pas forcément des jeunes mal dans leur peau, au ­contraire, plutôt des passionnés de la vie, en quête de sensations nouvelles. Ils ne réalisent pas les risques qu’ils prennent. Tous les adolescents, d’ailleurs, tendent à surestimer leur capacité de contrôle et à sous-estimer le danger.»

    C’était sans doute le cas de Florent. «Les médecins ont d’ailleurs très vite écarté l’hypothèse d’un suicide, pour retenir celle de l’accident tragique», relève Massimo. Florent, un enfant «pas triste du tout, ni réservé ni solitaire», confie sa maman, ­Fabienne. «C’était le premier à raconter une blague, il était très deuxième degré», enchaîne Massimo. «Il avait plein de copains, il jouait au foot au FC Saint-Jean…» ajoute Benjamin. Des jeunes joueurs qui, lors de la célébration de mardi, ont laissé à la famille un maillot de l’équipe d’Italie, qu’ils ont tous signé.

    Après un tel drame, se sent-on coupable? Pour les parents, la culpabilité n’a pas sa place ici: «Pour se dire quoi? Qu’on aurait pu rentrer plus tôt, qu’on aurait pu prévoir? Non, affirme Massimo. On peut tout imaginer, mais ça ne sert à rien. C’était imprévisible.» Fabienne confie: «Les ados se croient invincibles, ils ne s’imaginent pas forcément les conséquences de leurs actes.» Massimo ajoute: «Sans faire de psychologie de bistrot, ils sont parfois comme dans leurs jeux vidéo. Sauf que là, le jeu a mal tourné. Et dans la réalité, on ne peut pas recommencer la partie…»

    C’est lui qui a découvert son fils inanimé, dans sa chambre, sa ceinture de judo autour du cou. Des images terribles, que Massimo ne veut pas taire: «Il était assis par terre. Pas de trace de souffrance, non, il avait un beau visage, calme. Il a dû perdre connaissance sans s’en rendre compte.»

    Inutiles premiers secours

    Le papa de Florent revit la scène avec un incroyable courage. «Je l’ai détaché, j’ai essayé la respiration artificielle, les massages cardiaques, tout en appelant le 117. On devrait obliger les gens, chaque année, à remettre à niveau leurs ­connaissances des premiers secours… Un médecin m’expliquait au téléphone ce que je devais faire. La police est arrivée très vite, puis l’ambulance.»

    Le drame s’est déroulé en l’espace d’une petite demi-heure: «Quand je suis partie, peu avant 18 h, je l’ai vu sur son vélo, sans casque. En rentrant, j’ai aperçu l’ambulance, j’ai cru que Florent avait eu un accident de la route.» Dans l’intervalle, Massimo est rentré, à 18 h 30. Il n’a eu qu’à pousser la porte de la chambre, qui n’était pas fermée à clé, pour découvrir ce drame que la famille a choisi de ne pas cacher. «Parce que si un gosse, même un seul, décide d’arrêter ce jeu du foulard après avoir lu l’article, alors ce sera gagné, alors Florent ne sera pas mort pour rien», se persuade Massimo.

    Un phénomène connu des jeunes, mais encore tabou chez les adultes

    «Quand j’irai mieux, je souhaite aller faire de la prévention dans les écoles, pour mettre en garde les élèves contre les dangers du jeu du foulard.»

    Les propos sont de Benjamin, le frère aîné de Florent. Il touche du doigt un vrai problème: plutôt connue chez les jeunes, cette technique d’hyperventilation, qui prend aussi d’autres noms (lire encadré), est en revanche assez taboue chez les adultes. D’où la difficulté de mettre sur pied une prévention efficace.

    En France, néanmoins, l’Apeas (Association de parents d’enfants accidentés par strangulation) se bat depuis neuf ans pour dénoncer les risques de ce jeu qui n’en est pas un. «L’alerte est venue de votre journal, dans un article publié en 2000, rappelle sa présidente, Françoise Cochet. Mais depuis, c’est un bras de fer permanent pour se faire entendre.»

    Pourtant, dit-elle, du côté de l’Hexagone, ça se débloque enfin: «Le ministre de l’Education nationale nous reçoit le 18 juin. Il est prévu que les dangers liés au jeu du foulard figurent prioritairement sur la grande circulaire de rentrée des classes.»

    Le site de l’Apeas (www.jeudufoulard.com) fourmille d’informations sur le sujet, et sur les autres techniques d’évanouissement tout aussi dangereuses. On y trouve également des témoignages de parents, bouleversants, parfois choquants. Et des photos de victimes, filles comme garçons. «L’information circule mieux, mais elle n’est pas encore généralisée, ni auprès du corps enseignant ni même dans les services de police ou de secours», relève Françoise Cochet.

    Et en Suisse? Difficile d’obtenir des informations chiffrées, des statistiques fiables. On apprend les cas mortels au hasard des déclarations de parents. Avant celui de Florent, il y a eu Caspar, à Lausanne l’été dernier. Et Yoann, huit ans plus tôt.

    Manque d’informations

    Myriam, la maman de Yoann, héberge l’antenne de l’Apeas en Suisse. Son témoignage est édifiant: «Jusqu’à la mort de Caspar, rien n’a bougé. Moi-même, je me suis heurtée à un tabou. Médecins, psychologues, police, tous s’accordaient pour dire que ça n’existe pas chez nous. Je me suis découragée.»

    N’empêche, après le drame de Caspar, des soirées d’information ont été organisées à l’attention des parents des élèves du secondaire, puis du primaire. A Lucerne, il y a eu des séances auprès des élèves. Et en avril dernier, une émission de la TSR a largement parlé de ce jeu. «Mais de la prévention, on n’en fait pas assez», estime Myriam. Elle admet cependant que la chose est délicate. «Il ne faut pas non plus donner envie aux jeunes d’essayer», glisse-t-elle. C’est là tout le dilemme.

    Prévention généralisée

    «A Genève, nous ne ciblons pas un type de comportement, afin de ne pas être incitatif, justement», indique Claire-Anne Wyler Lazarevic, médecin et directrice adjointe du Service de santé de la jeunesse (SSJ). «Notre prévention est plus générale. Auprès des jeunes, nous privilégions l’estime de soi et les comportements qui les amènent à faire des choix favorables à leur propre santé.» Le médecin ne commente pas le cas de Florent. «Nous ne connaissons pas encore les circonstances exactes de ce drame. Quoi qu’il en soit, le jeu du foulard nous est connu. Il n’est pas nouveau. Il est cyclique, on ne peut pas parler de recrudescence. Des spécialistes de l’unité d’urgence du Service médico-pédagogique sont intervenus dans la classe de Florent, dans un cadre plus général de gestion d’une situation de crise. S’il faut agir de façon plus ciblée, on le fera.»

    A Vernier, à l’initiative du Service de la jeunesse et de l’emploi, des jeunes en difficulté ont créé un jeu de société, genre «Trivial Poursuite». Un outil préventif contre les comportements à risque. Le jeu du foulard y figure en bonne place. C’est peut-être un début…


    Un jeu qui n’en est pas un

    Pour mieux connaître le jeu du foulard.

    ❚Il s’agit d’un jeu d’étranglement volontaire qui doit permettre de connaître de nouvelles sensations, parfois érotiques. Dans la réalité, les risques sont énormes, pouvant allant de séquelles irréversibles, dues par exemple au manque d’oxygénation du cerveau pendant un certain laps de temps, à la mort.

    ❚Le jeu du foulard connaît plusieurs variantes, dont les noms sont parfois tragiquement enchanteurs: «été indien», «rêve bleu», «cosmos», ou encore «tomate» et «grenouille». A chaque fois, il s’agit d’une hyperventilation, par strangulation, blocage de respiration ou compression de la poitrine, du sternum ou des carotides. Dans tous les cas, le danger est extrêmement élevé.

    ❚Ce phénomène ne connaît pas de frontière. Il est connu depuis longtemps, et réapparaît de façon cyclique, comme n’importe quelle mode touchant les adolescents.

    ❚Il peut être pratiqué en groupe ou seul. Inutile de préciser que dans sa version solitaire, le danger est maximal!

    ❚Selon le site de l’Apeas, les plus jeunes ne sont pas épargnés. Le drame touche en effet, en priorité, des enfants ou des jeunes de 4 (!) à 20 ans.

    ❚Des signes extérieurs sont susceptibles d’alarmer parents, enseignants ou entourage proche des enfants: traces sur le cou, maux de tête, concentration diminuée ou plus simplement, présence inhabituelle d’un foulard, d’un lacet, d’une corde ou d’une ceinture.


    «Alerter les jeunes»

    Mardi, lors de la cérémonie funéraire, le pasteur Emmanuel Rolland n’a pas hésité à utiliser des mots très forts: «Les parents de Florent m’avaient demandé que la mort de leur fils soit utile, pour que ça ne recommence pas. Le message à faire passer, c’était celui d’adultes responsables face à des enfants n’ayant pas conscience du danger. On joint notre voix à celle de tous ceux qui veulent que les enfants grandissent. C’est le devoir d’un pasteur autant que d’un professeur, d’un parent ou d’un médecin d’alerter les jeunes. Attention, il ne s’agit pas de faire de la récupération: il faut faire le deuil d’un Dieu magicien qui empêche les catastrophes. Mais un temple est aussi un lieu de prévention et d’information. J’espère seulement que c’est la dernière fois que je le ferai après un tel drame.»


    «Aider les adultes»

    Responsable du Service de la jeunesse et de l’emploi de Vernier, Katia Peccoud est l’instigatrice du jeu de société créé par des jeunes en difficulté. «C’est un outil pédagogique de prévention, pour établir une relation entre jeunes et adultes, dit-elle. Il ne s’agit pas de parler précisément du jeu du foulard, que nous considérons comme assez méconnu, parce que tabou, surtout par les adultes et les enseignants. Il y a donc un énorme travail à faire pour que l’adulte qui abordera le sujet avec des jeunes ne croie pas qu’il leur donne envie d’essayer.» Calqué sur un «Trivial Poursuite», le jeu de société peut être commandé auprès de la commune de Vernier. Attention, il s’agit d’un grand format, à l’attention de groupes ou de classes. Une version «famille», plus petite, est en cours d’élaboration.


    «Il faut en parler»

    Présidente de l’Apeas, Françoise Cochet a elle-même perdu un fils, victime du jeu du foulard. Ce qui l’a décidée à agir. «Il faut en parler, mais pas n’importe comment. Sur notre site Internet, on trouve les documents permettant une information utile», assure-t-elle. Une information qui, selon cette Française, n’est pas destinée qu’aux parents. «Les médecins eux-mêmes ne connaissent pas suffisamment les symptômes, les signes extérieurs qui permettent de réaliser qu’un enfant a essayé le jeu du foulard. Les médecins, mais aussi tout le personnel de santé. Je ne perds pas espoir pour autant, on a maintenant de bons rapports avec le ministère concerné. Et je vois que de nombreux pays demeurent en contact avec nous. Car le jeu du foulard ne connaît pas de frontière.»


  • http://www.vulgaris-medical.com

    Posté le juin 5th, 2009 Caljar 12 commentaires

    Définition

    Le jeu du foulard, appelé également le jeu de l’étranglement, le cosmos, le rêve indien, la navette spatiale, la nuit merveilleuse, les 30 secondes de bonheur, le jeu de la tomate, est un jeu, pratiqué le plus souvent par des collégiens qui cherchent à obtenir des sensations de type hallucinatoire en appuyant sur les artàres carotides (vaisseau passant de chaque côté du cou). Le foulard qui est resserré très fortement autour du cou entraîne la compression des carotides aboutissant à un déficit de circulation sanguine au niveau du cerveau et secondairement à un déficit d’oxygénation de celui-ci.

    Ce jeu potentiellement mortel entraîne l’apparition de symptômes qui doivent alerter les responsables de l’école (professeur, surveillant,, etc.), les parents, le médecin ou l’infirmière scolaire. Ces symptômes sont des traces de strangulation au niveau du cou associées à une coloration rouge des joues plus ou moins intense.

    Les adolescents, le plus souvent concernés, se plaignent également de céphalée (maux de tête) et de troubles de type neuropsychologique avec déficit de concentration et parfois perte de mémoire associée à des difficultés scolaires pour certains d’entre eux.

  • http://www.lunion.presse.fr, 28 mai 2009

    Posté le juin 4th, 2009 Caljar Pas de commentaire

    Encore un happy-slapping devant un collège

    « HAPPY-SLAPPING » : pratique consistant à filmer une agression via un téléphone portable. Un vocable et une définition auxquels il faut désormais s’habituer, y compris dans la capitale ardennaise…
    Quelques semaines après une précédente affaire de ce genre, déjà devant le collège La Fontaine, à Etion, une autre agression filmée s’est déroulée jeudi 28 mai, vers 17 h 30, aux abords de ce même établissement, pourtant réputé tranquille.
    Selon la police, les faits se sont déroulés selon un scénario classique. Un groupe d’adolescents (filles et garçons, tous scolarisés dans d’autres collèges) s’est présenté devant La Fontaine. Une jeune fille âgée de 15 ans s’est alors détachée du groupe pour foncer sur une collégienne, effectivement élève, elle, de ce collège. Sans que la victime, âgée de 13 ans, n’ait le temps de réagir, elle se fait tirer les cheveux, elle est plaquée au sol puis subit une pluie de coups de poing (au moins une quinzaine).
    La scène est si violente que les adolescents présents alentour (qu’ils soient venus en accompagnant l’auteur des coups ou qu’ils se trouvassent déjà sur les lieux) interviennent pour séparer les deux filles.
    Une banale affaire de cœur
    L’affaire aurait pu en rester là. Car quand elle rentre chez elle, le soir, la jeune victime n’ose dire mot.

    Mais c’était sans compter l’aspect « vidéo ». Une camarade de l’agresseur, 15 ans aussi, a en effet filmé la scène via son téléphone portable. Soit un petit film de 15 secondes, certes, mais d’une rare violence. Un film qui va être diffusé et partagé sur d’autres téléphones, grâce à la « blue tooth », cette faculté de transmettre des fichiers sans avoir à raccorder les postes.
    C’est ainsi que le principal du collège, en début de semaine, ayant eu vent de l’affaire, convoque la malheureuse victime, et constate effectivement qu’elle présente encore une lèvre tuméfiée.
    La police est ensuite alertée, et l’enquête permettra rapidement d’établir le triste scénario des évènements. C’est ainsi que l’adolescente qui a porté les coups est poursuivie pour « violence aggravée », les faits s’étant déroulés aux abords d’un établissement. Sa comparse qui avait cru malin d’immortaliser la scène est également poursuivie, pour avoir « filmé et diffusé » ladite agression. Vu leur âge, elles font l’objet d’une convocation devant le juge pour enfants. Selon les enquêteurs, les deux adolescentes ne sont pas issues d’un milieu social défavorisé.

    Reste le mobile, reste le pourquoi… Une histoire de cœur. Tout simplement, si l’on ose dire. Une banale affaire de cœur, une rivalité amoureuse. Qui va se terminer au tribunal. Avec tous les traumatismes que cela peut engendrer, pour la victime d’abord, mais aussi pour les deux ados poursuivies.
    Philippe MELLET

  • http://www.genevefamille.ch

    Posté le juin 3rd, 2009 Caljar Pas de commentaire

    Le jeu du foulard

    Le jeu du foulard

    C’est arrivé la semaine dernière…Il habitait dans votre quartier…C’était un camarade de classe de vos enfants. Comme des dizaines de jeunes chaque année, il a cherché l’extase….mais il a trouvé la mort !

    Comment ?
    Par une expérience de décorporation à la mode : le jeu du foulard.

    Les ados l’appellent aussi « le rêve indien », « le rêve bleu » ou encore « 30 secondes de bonheur ». En réalité, il s’agit d’un étranglement volontaire qui a pour but de rechercher des sensations intenses et des visions hallucinatoires.

    Jean-Claude Fisher, psychiatre, spécialiste de l’adolescence à Marseille, précise que le jeu du foulard est le plus souvent pratiqué par des garçons et relève d’un rite initiatique typique de l’adolescence.
    Dans certains cas, précise le psychiatre, il est associé à de « l’auto-érotisme » en parlant des victimes dénudées.

    Le jeu du foulard consiste à retenir sa respiration jusqu’à en perdre connaissance. Il se pratique seul en se serrant le cou avec un lien, ou à plusieurs en demandant à un copain d’appuyer sur les artères. C’est à ce moment que l’enfant prive  momentanément son cerveau d’oxygène et que les sensations fortes se produisent, juste avant l’évanouissement. Les conséquences sont souvent gravissimes: elle peuvent aller de séquelles irréversibles jusqu’à la mort.

    Longtemps, on a cru que seuls les adolescents étaient victimes du jeu du foulard. Quelques cas de plus petits aussi se sont révélés, «juste pour faire comme les grands !». Ce jeu tue aussi chaque année plusieurs adultes qui l’utilisent pour avoir des rapports sexuels plus pimentés.

    L’Association des Parents d’Enfants Accidentés par Strangulation tire la sonnette d’alarme ! Sur son site, elle rend attentif l’entourage des joueurs potentiels: maux de tête parfois violents, rougeurs suspectes au visage, diminution de concentration, bruits sourds dans la chambre ou contre le mur sont à surveiller de près. Si l’enfant a une agressivité soudaine, s’il cherche à s’isoler ou s’il tient à garder un lien (foulard, ceinture, corde), il y a lieu de s’inquiéter précise l’APEAS.

    Cette sinistre mode du jeu du foulard est répandue dans le monde entier…même chez nous! Il est très difficile d’en détecter les adeptes car leur comportement n’est pas forcément suicidaire ni violent et ils ne se confient qu’aux copains !

    Parents, parlez-en à vos enfants, parlez-en autour de vous! Le meilleur moyen d’arrêter ce fléau est la prévention !

    Plus d’info? www.jeudufoulard.com

  • L’Indépendant – Vendredi 15 mai 2009

    Posté le juin 2nd, 2009 Caljar Pas de commentaire

    L'indépendant - 15 mai 2009

  • http://www.vousnousils.fr, 2 juin 2009

    Posté le juin 2nd, 2009 Caljar Pas de commentaire
    Dépêches de l’Education
    du Mardi 2 juin 2009

    Mission UMP sur les jeux dangereux à l’école


    Une mission sur les jeux dangereux à l’école a été confiée aux députés UMP Cécile Dumoulin et Patrice Verchère, a annoncé mardi le chef de file du groupe à l’Assemblée, Jean-François Copé.

    Ils devront rendre un rapport dans les deux mois qui viennent, a précisé M. Copé, qui a rencontré une mère dont la fille est décédée « dans des conditions atroces victimes d’un jeu débile, le jeu du foulard ».

    « Cette maman a créé une association. J’ai pensé qu’il était opportun de réfléchir et voir si des solutions peuvent être trouvées, pas forcément de nature législative », a-t-il ajouté lors du point-presse du groupe.