Collectif d'Action et de Lutte contre les Jeux A Risques
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  • http://www.cyberpresse.ca , 25/06/2010

    Posté le juillet 28th, 2010 Caljar 10 commentaires

    Le « jeu du foulard », ce passe-temps mortel

    Aller vers la mort, mais s’arrêter juste avant.

    Auto-asphyxie, jeu d’étranglement ou « jeu du foulard », certains n’arrêtent pas à temps et y laissent leur vie.

    Ce « jeu » consiste à se laisser volontairement étrangler par quelqu’un d’autre ou à procéder soi-même à la strangulation en appliquant une pression sur les artères carotides, les veines qui acheminent le sang au cerveau. Le manque d’oxygène provoque un bref état d’euphorie.

    Le « jeu » de la strangulation peut provoquer des convulsions, et c’est parfois à ce moment que les jeunes cessent d’appliquer une pression sur le cou de leurs amis. L’étranglement peut aussi provoquer la paralysie, la surdité, la cécité, des troubles cognitifs, ou la mort, en moins de quatre minutes.

    En 2008, le Dr Andrew Macnab, un pédiatre de l’Université de la Colombie-Britannique, a mené une étude sur le sujet en Ontario. Près de deux tiers des jeunes interrogés connaissaient ce jeu, et la moitié d’entre eux le croyaient sans danger. Sept pour cent l’avaient essayé.

    Aux États-Unis, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont rapporté 82 décès associés à ce jeu d’étranglement, entre 1995 et 2007. La majorité des victimes étaient des jeunes garçons, âgés entre 11 et 16 ans. Les CDC mettent les parents en garde contre de tels jeux. Les jeunes seraient souvent portés à jouer seul, à l’aide de cordes ou d’autres attaches, pour ressentir des sensations fortes.

    Les parents devraient surveiller les yeux rouges, les marques au cou, des maux de tête intenses et fréquents, et la présence de cordes ou d’attaches dans la chambre à coucher de leurs enfants.

    Avec Louis-Denis Ébacher

    et La Presse Canadienne

  • http://www.destinationsante.com, 22 juin 2010

    Posté le juin 22nd, 2010 Caljar 6 commentaires

    Le foulard, jeu sans vainqueur

    Le foulard, jeu sans vainqueur

    « Au moins 19 enfants sont décédés des suites du ‘jeu du foulard’ en 2009 en France, et déjà 9 en 2010 », plaide Françoise Cochet, présidente de l’Association des Parents d’Enfants accidentés par Strangulation, l’APEAS. Il n’est donc pas surprenant que l’association attende « avec impatience l’étude épidémiologique qui est en projet ».

    Pratiqués dès la maternelle et jusqu’au lycée, ces jeux de strangulation qui sont motivés par la recherche de l’expérience du « départ » associé à la syncope, présentent des risques toujours sérieux pour la santé. Sérieux donc, et trop souvent vitaux…

    Le jeu du foulard est le plus connu. Mais il existe bien d’autres dénominations pour évoquer ces jeux dangereux auxquels s’adonnent de nombreux enfants.

    Le Rêve bleu, le Jeu de la Grenouille ou encore le Petit pont. Tous consistent à s’étrangler pour provoquer une apnée excessive, un évanouissement et des convulsions. Pleins d’imagination, les enfants inventent toujours de nouveaux termes pour raconter leurs expériences.

    « Champion du monde de celui qui devient le plus violet », ou encore « se faire tomber en sieste » évoquent de manière imagée, la réalité de ces pratiques extrêmement dangereuses.

    L’APEAS milite pour informer les parents et les professionnels de l’enfance. Selon sa présidente, certains signes ne trompent pas : « des maux de tête à répétition, des traces sur le visage ou le cou, sur les paupières ou dans le blanc de l’œil, ainsi que des bruits sourds provenant de la chambre de l’enfant, faisant penser à une chute ou à des convulsions ».

    Ces jeux certes, n’entraînent pas toujours la mort. Ils peuvent être à l’origine de séquelles graves et permanentes : « Certains enfants perdent une partie de leur acuité visuelle, d’autres deviennent épileptiques, d’autres encore tombent dans le coma, ou deviennent paraplégiques voire tétraplégiques », fait valoir Françoise Cochet. Un véritable problème de santé dont elle demande qu’il fasse l’objet d’une référence spécifique. « Pour que les décès ne soient plus relégués dans les cases ‘accident domestique’ ou ‘suicide inexplicable’ », demande la présidente de l’APEAS.

    Source : Interview de Françoise Cochet, APEAS, 21 juin 2010.

  • Posté le juin 22nd, 2010 Caljar 14 commentaires

    La « bientraitance », un droit fondamental de l’enfant

    Photo : secrétariat chargé de la Famille

    Photo : secrétariat chargé de la Famille

    Nadine Morano a clôturé, le 16 juin à la Sorbonne, les États généraux de l’enfance. Lancés le 16 février dernier, les États généraux ont permis de dégager un consensus fort sur les mesures à adopter. La protection de l’enfant se dote d’outils plus efficaces avec une meilleure prise en compte de ses droits.

    « [Nous voulons] préserver l’équilibre entre la nécessaire responsabilité des parents, qui restera première, et les missions de la Protection de l’enfance », a déclaré Nadine Morano lors de la clôture des Etat généraux de l’enfance. À l’issue des trois mois de travaux, cinq axes d’action se dégagent. Ils mettent l’accent sur une culture précoce de la parentalité et de la « bientraitance » et sur la prise en compte prioritaire des formes de précarité.

    Développer une culture de la parentalité avec la valorisation de la « bientraitance » dès les premiers mois de vie. Un comité national de soutien à la parentalité coordonnera les actions sur l’ensemble du territoire. Parmi celles-ci, la mise en avant de l’entretien prénatal précoce du 4e mois grâce à la mobilisation forte de tous les acteurs : associations, professionnels en contact avec les futures mères, etc. Un « livret parental » expliquera aux parents les besoins de l’enfant, les évolutions qu’ils connaissent avec l’âge, les devoirs des parents à leurs égards… Un site internet d’information aux familles et une plateforme d’appel seront disponibles d’ici la fin de l’année. Ils permettront d’avoir accès aux informations et aux aides : médiation familiale, aide à la parentalité, etc. Enfin, les protocoles d’accord entre maternités et PMI seront plus nombreux afin d’accroître et de rendre plus efficaces le suivi des mères en difficulté.

    Mieux détecter et mieux suivre les enfants en situation de maltraitance. Il convient de décloisonner et de permettre une plus grande fluidité des informations de tous les acteurs du système. Les professionnels de santé se situent à un niveau essentiel de détection de la maltraitance. Leurs signalements à la cellule départementale ou à l’autorité judiciaire seront favorisés. Des formations pluridisciplinaires sur la protection judiciaire de l’enfance seront dispensées. La traçabilité des signalements en cours, notamment en cas de déménagement de la famille, sera renforcée avec la transmission des informations entre départements.

    Mieux positionner le travail social. L’émergence de phénomènes de pauvreté, d’isolement et de transformation de la famille traditionnelle rend les conditions d’exercice des travailleurs sociaux plus complexes. Souvent isolés face à des décisions importantes, ils souffrent aujourd’hui d’une définition trop floue de leur mission. L’amélioration de leurs conditions d’exercice va passer par l’élaboration de fiches de bonnes pratiques. Des Journées de protection de l’enfance et un site internet leur seront proposés.

    Mieux prendre en compte les situations de précarité. Pour lutter contre toutes les formes de précarité (financière, sanitaire, éducative…), des indicateurs de pauvreté et de bien-être des enfants seront mis en place, avec pour objectif de faire reculer l’indicateur de pauvreté d’un tiers tous les cinq ans. Il convient aussi de développer les réseaux d’entraide et de solidarité : par exemple, le parrainage d’enfants en situation de crise par des familles d’accueil. Par ailleurs, deux questions concernant les enfants en difficultés sont considérées comme prioritaires pour le Gouvernement : le logement et la scolarisation (aide personnalisée, accompagnement éducatif, programme personnalisé de réussite éducative), clés de l’insertion et du lien social. Enfin, le droit à la santé, grâce à une nutrition de qualité et un meilleur accès aux soins, sera renforcé.

    Prévenir la pratique des jeux dangereux. Alerter les familles sur l’existence des pratiques dangereuses, mieux former les professionnels et permettre le dialogue entre jeunes afin de prévenir les conséquences parfois dramatiques de certaines pratiques dont l’Institut national de veille sanitaire (INVS) sera en charge de l’observation spécifique. Un module de formation sera intégré dans le cursus des personnels de direction et d’éducation et des médecins scolaires. Enfin, l’éducation des jeunes aux médias, notamment en matière d’usage d’internet, fera l’objet d’une attention particulière. La Fondation Famille, Éducation, Médias recensera les dangers potentiels et réels et diffusera les bonnes pratiques.

  • http://www.lepoint.fr, 21 Juin 2010

    Posté le juin 21st, 2010 Caljar 19 commentaires

    Attention à ces jeux d’enfants qui n’en sont pas…

    Rêve bleu » ou « indien », « Jeu de la Grenouille », « de la tomate » ou « du foulard », « Cosmos », « Petit pont, ou « Baiser du dragon »… autant de noms pour désigner les jeux d’évanouissement auxquels se livrent de nombreux enfants. Âgés de 4 à 20 ans, des garçons et filles de tout niveau social sont touchés par cette pratique à risque. Ces « jeux » sont avant tout considérés comme un amusement susceptible de procurer des sensations fortes. Il s’agit exceptionnellement d’un comportement violent ou suicidaire. Et pourtant, ils sont à l’origine de la mort d’au moins un enfant par mois.

    À l’occasion du dernier congrès des Sociétés de pédiatrie, qui a eu lieu en fin de semaine dernière à Paris, l’Association de parents d’enfants accidentés par strangulation a fait le point sur ces jeux dangereux. Le principe est simple. « Il associe une hyperventilation forcée obtenue par quelques flexions rapides des jambes et de grandes inspirations, suivie d’un blocage de la respiration assorti d’une pression sur les carotides et les jugulaires, voire d’une forte compression du sternum jusqu’à l’évanouissement », précise leur communiqué. L’enfant peut aussi être tenté de réaliser seul cette strangulation en se suspendant avec un lien autour du cou fixé au montant d’un lit, d’une poignée de porte ou de fenêtre.

    Qu’il s’agisse d’une suffocation, d’une strangulation ou d’une pendaison, la conséquence est la même : le cerveau manque d’oxygène. Si l’hypoxie est modérée, elle entraîne des bourdonnements ou des sifflements d’oreille, des « coups de gong » dans les tempes, une vision floue, des hallucinations visuelles, l’impression de planer au-dessus du sol… tous ces signes précédant la perte de connaissance. Puis survient la phase convulsive hypoxique, marquée par un arrêt de la respiration, des spasmes musculaires, qui partent le plus souvent de la face et s’étendent aux membres ainsi que des convulsions de l’ensemble du corps. Ce stade est réversible si la strangulation est arrêtée et s’il existe une prise en charge médicale immédiate de qualité. Quant à la privation totale d’oxygène (anoxie aiguë), elle a des conséquences irréversibles avec, en cas de survie, de lourdes séquelles neurologiques.

  • Emission « Les Maternelles », Avril 2010

    Posté le juin 20th, 2010 Caljar 5 commentaires

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  • http://www.lejsl.com/fr, 18/02/2010

    Posté le juin 20th, 2010 Caljar 5 commentaires

    La prévention, outil de lutte contre les violences scolaires

    La Saône-et-Loire est un département « plutôt calme », clame François Bourguignon, inspecteur d’académie. Loin des récents actes de violences que connaît l’académie de Créteil ( lycée Guillaume-Apollinaire de Thiais lundi, lycée AdolpheChérioux de Vitry début février et lycée Darius-Milhaud du Kremlin-Bicêtre en janvier) la Saône-et-Loire connaît plutôt des « incivilités », formule-t-il. Les acteurs éducatifs restent néanmoins vigilants.

    Une convention entre chefs d’établissements, police, justice, gendarmerie et Conseil général est passée, qui consiste à prévenir et réagir à tout incident répertorié. 50 gendarmes interagissent ainsi régulièrement avec les chefs d’établissements des collèges et lycées.

    Le « happy slapping » dénoncé

    « On fait alors le point. ça fait partie de la prévention », dit le capitaine Lagarrue, chargé de la police judiciaire dans le département. « On peut intervenir dans le cadre de prévention de la toxicomanie, de l’alcoolisme ». Une sensibilisation à l’usage d’Internet par les jeunes s’invite au programme le mois prochain.

    Le « happy slapping » a été dénoncé auprès du Procureur de la République.

    « Le personnel éducatif a pris le relais en salle de cours pour inciter les élèves à réfléchir sur ce phénomène », explique Brigitte Trochet, conseillère technique auprès de l’inspecteur d’académie. Et d’assurer : « notre force est notre réseau partenarial ». Un partenariat « efficace » selon Aziz Hadi, secrétaire départemental de l’Unsa Éducation. La tenue d’états généraux en avril, préconisé par le ministre de l’Éducation nationale est pour lui « une manière de ne pas affronter les problèmes du terrain ».

    Autre demande ministérielle : la réalisation de « diagnostic sécurité » dans les établissements.

    Des travaux pourraient être préconisés afin de sécuriser les bâtiments. « Mais, précise le syndicaliste, rien ne vaut un encadrement humain ».

    Camille Roux rouxc@lejsl.fr

  • http://gaminsdabord.wordpress.com, 27/01/ 2010

    Posté le juin 20th, 2010 Caljar 19 commentaires

    Alerte: jeux dangereux à l’école élémentaire de Nailloux

    27 janvier 2010 par gaminsdabord

    Voici, ci -dessous, le mail que des parents d’élèves nous ont transmis (conjointement aux services de la mairie et de colaursud) suite à une chute de leur enfant sur la tête lors d’une séance de catch subit dans la cour de récréation de l’école élémentaire en début de semaine.

    Nous tenions à diffuser ce témoignage, avec l’accord des personnes concernées, afin d’alerter les familles de Nailloux que ce phénomène de société, que sont les jeux dangereux dans les cours de récréations, n’a pas seulement lieu ailleurs mais bel et bien dans notre « école de village ».

    Nous voulions aussi vous assurer que nous donnerons suite à ce mail afin que ce type de comportement ne se reproduise plus au sein de nos écoles et pour que nos enfants puissent vivre, apprendre et jouer ensemble sereinement, sans angoisses et en toute sécurité.

    ALERTE DE DANGER AVÉRÉ A L’ÉCOLE/CLAE/CLSH PROBLÈME DE SÉCURITÉ NAILLOUX

    Bonjour,

    Depuis peu habitant Nailloux, je viens à vous, afin d’alerter sur un danger grandissant, avéré et dont sont «victimes» les enfants, car je crois que TOUS doivent êtres alertés afin d’être sensibilisés à ce danger qui est aussi une mode actuellement : le catch!

    Hier dans la cour de l’école élémentaire Jean ROSTAND de Nailloux, mon petit garçon a été victime d’une «prise» par un autre élève, ce dernier l’ayant saisi par les chevilles et tiré il a chuté en arrière de tout son poids, sa tête a heurté le sol! D’autres élèves en ont été témoins. J’ai bien sûr signalé cela dans le carnet de liaison et à la directrice du CLAE. J’ai déjà sensibilisé mon fils sur le sujet et lui interdis cartes et émissions télévisées, mais d’autres se chargent de démontrer et diffuser les pratiques visiblement.

    Nous sommes nombreux à constater cet engouement (surtout des garçons/papas) pour ce «sport/spectacle» largement médiatisé, qui génère produits dérivés et pratiques dont les enfants s’imprègnent. Cartes, spectacles télévisés, démonstrations alimentent, modélisent, banalisent violence et brutalité. Ce «sport/spectacle» n’a rien à faire dans les cours de récréation et écoles, c’est une pratique qui doit être encadrée, dans des structures adaptées, sous certaines conditions.

    Je suis très inquiète, pour mon fils bien-sûr, mais aussi pour les autres. Savez vous quelles peuvent être les conséquences de ces «prises»? On dénombre : décès, enfants paralysés définitivement, enfants grièvement blessés, lésions cérébrales irréversibles etc… Les responsabilités sont engagées, je vous demande d’intervenir. Sensibilisons TOUS LES PARENTS, ENFANTS, ENSEIGNANTS, PERSONNELS, ET ÉLUS. Avec de telles pratiques le danger présent est avéré! Le danger futur aussi est à considérer. Nous sommes tous concernés! Se pose la question de la sécurité et même plus!
    Je souhaiterais que cela soit pris au sérieux, afin d’engager la prévention et ne pas avoir à faire de tristes constats…

    Voici des liens intéressants sur le sujet:

    Merci

    Cordialement,
    C.G.

  • http://www.ouest-france.fr , 5/06/2010

    Posté le juin 20th, 2010 Caljar 7 commentaires

    « 1,5 million d’enfants ou adolescents ont pratiqué le jeu du foulard. Dix décès sont déplorés en moyenne par an ! » Un bilan qui fait froid dans le dos de la quarantaine de parents, présents mardi soir, au collège Renan, pour une conférence sur ce thème des jeux dangereux, animée par Dominique Rousseau-Diguat, déléguée régionale de l’Association de parents d’enfants accidentés par strangulation (APEAS).

    Les noms diffèrent. La finalité est la même. Un étranglement volontaire qui tourne au drame : « Rêve indien, rêve bleu, jeu de la grenouille, jeu du cosmos, jeu de la tomate… » D’autres jeux d’agressions intentionnelles ou sous la contrainte sont abordés : « Cannette, mikado, pont massacreur, alphabet-pouilleux, taureau, Beyrouth… » Autant de dérives destinées à « affirmer son courage, appartenir au groupe, montrer sa force, humilier la personne », souligne Dominique Rousseau-Diguat.

    Les parents doivent apprendre à voir des traces dans le cou, les maux de tête, la fatigue, l’isolement, le repli sur soi, l’agressivité, les nausées, le refus d’aller en classe… Puis soutenir l’enfant, dialoguer, prévenir le chef d’établissement.

    Contact : APEAS, tél. 06 13 42 97 85 et sur le site www.jeudufoulard.com

  • http://www.lalibre.be, 19 / 11/ 2010

    Posté le juin 20th, 2010 Caljar 25 commentaires

    Le sinistre “jeu” du foulard porte bien mal son nom. Comment faire de la prévention en milieu scolaire? La ministre va organiser une table ronde.

    Comment parler du « jeu » du foulard sans faire pire que mieux? Comment informer sans dramatiser? Comment prévenir sans inciter? La ministre de l’Enseignement, Marie-Dominique Simonet (CDH), avait la délicate tâche d’aborder la problématique, mercredi, en séance plénière du Parlement de la Communauté française où elle était interrogée par les députés Olga Zrihen (PS), Marianne Saenen (Ecolo) et Marc Elsen (CDH).

    En octobre, 4 enfants sont morts après avoir rejoué, dans leur chambre, le sinistre jeu du foulard appris dans la cour de récré. (« La Libre » du 2/11). Ce « jeu » d’étranglement consiste à bloquer l’arrivée du sang au cerveau en serrant le cou avec un lien: foulard, écharpe, ceinture Cette pratique d’expérimentation corporelle provoque un évanouissement qui peut mener à des sensations intenses et procurer des hallucinations ou des visions oniriques.

    Quand le « jeu » s’arrête avant qu’il ne soit trop tard « Le danger est extrême, car dès la première fois, ces jeux peuvent mener à un coma profond, voire à la mort par arrêt cardiaque », insiste Marie-Dominique Simonet. Ces comportements à risques qui se déroulent dans les écoles, mais aussi en dehors, inquiètent légitimement les parents d’élèves et les enseignants. « Sans vouloir créer un sentiment de dramatisation, qui serait injustifié, il convient de rester vigilant et de détecter ces pratiques dangereuses à la base d’accidents, parfois graves, au sein de la population scolaire », poursuit Mme Simonet.

    D’où le souhait de la ministre de renforcer un dispositif de prévention concerté basé sur la vigilance des adultes qui doivent être capables de reconnaître les signes d’alerte à un stade le plus précoce possible. Les adultes qui travaillent dans le cadre scolaire doivent intégrer dans leurs pratiques des actions de prévention fondées sur le développement de la confiance en soi et l’estime de soi, ajoute Marie-Dominique Simonet.

    Première étape du dispositif: la diffusion prochaine, dans toutes les écoles primaires et secondaires, mais aussi dans les centres psycho-médico-sociaux, d’une brochure de sensibilisation aux jeux violents et d’évanouissement réalisée par « Chousingha », une ASBL créée par le papa d’un adolescente décédée tragiquement des suites du jeu du foulard il y a près d’un an.

    La ministre ne compte pas s’arrêter là mais veut se donner le temps de la réflexion. Un de ses collaborateurs participera les 3 et 4 décembre à Paris au colloque international organisé par l’Association des parents d’enfants accidentés par strangulation (APEAS) pour récolter un maximum de données sur les méthodes d’information et de prévention mises en place dans les autres pays et sur les stratégies d’intervention efficace.

    Dans un deuxième temps, Marie-Dominique Simonet organisera une table ronde avec des parents, des enseignants, des pédopsychiatres, des responsables de centres PMS pour envisager l’opportunité et la manière de mener à bien une véritable politique de prévention et d’information en milieu scolaire.

    Des interventions doivent aussi êtres mises en place après un incident ou quand de telles pratiques dangereuses sont repérées. « Il faut parler avec les élèves concernés sans négliger l’impact que de tels incidents ou accidents sur les autres élèves, témoins passifs, qui peuvent éprouver un sentiment de culpabilité ou de honte à ne pas avoir pu ou su intervenir », dit la ministre .

    Reste qu’enseignants et éducateurs doivent jouer les équilibristes, en ouvrant le débat avec les élèves, sans être moralisateurs ou incitatifs, mais « sans donner une importance excessive à ce phénomène dont beaucoup de jeunes n’ont pas connaissance et dont ils pourraient se sentir exclus ». Une véritable gageure.

  • http://prod.aisnenouvelle.fr , JUIN 2010

    Posté le juin 20th, 2010 Caljar 8 commentaires

    Afin de lutter contre les « jeux » qui menacent la vie des enfants, la mairie réunit demain des spécialistes et les parents.

    «On voudrait ne pas avoir à regretter de n’avoir rien fait ». La mairie, par l’intermédiaire du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance et de son président, Jean-Pierre Cazé, organise demain, une réunion publique sur le thème des « jeux mortels de la récré ». Un moyen de lutter contre les préjugés encore bien présents sur ces questions, mais aussi de libérer la parole entre les enfants et leurs parents, et surtout entre adultes. Leurs noms sont tristement célèbres et plus connus des enfants que des adultes. Les jeux du foulard, de la tomate… basés sur l’asphyxie par pendaison ou strangulation continuent de faire chaque année au moins quinze à vingt victimes en France.

    « tirer la sonnette d’alarme »

    Sans oublier les jeux de violence dont le but est de s’acharner sur un bouc émissaire (cercle infernal ou les jeux du taureau, de la mort subite). Face à ces dangers dont personne n’est à l’abri, « la mairie a souhaité tirer la sonnette d’alarme et informer les parents, sans toutefois vouloir donner de leçon », rappelle Jean-Pierre Cazé, l’adjoint au maire de Chauny en charge de la sécurité et de la prévention de la délinquance. « Au départ je ne me sentais pas bien d’intervenir sur ce sujet », avoue l’élu. Difficile, en effet de s’occuper d’un sujet qui touche à des domaines aussi variés que la famille, l’Education nationale, la santé publique et la justice.
    Pour l’aider dans sa mission, la réunion se déroulera avec l’intervention de spécialistes de la question. La brigade de prévention et de délinquance juvénile de Laon animera un échange avec les parents sur les risques et les dangers auxquels peuvent être confrontés leurs enfants avec Internet : cyberdépendance, mauvaises rencontres, apologies dangereuses, incitations aux jeux. La juriste Nathalie Fargetas, de l’association départementale d’Aide aux victimes et de médiation de l’Aisne rappellera également les moyens d’éviter la pratique de ces jeux dangereux. Et elle

    apportera son témoignage sur les rencontres avec des enfants et des parents victimes de ses pratiques.
    PRATIQUE :
    Réunion « les jeux mortels à la récré », vendredi 4 juin à 18 heures, à l’Espace Rabelais.
    Informations : Association départementale d’aide aux victimes de l’Aisne au 03-23-20-65-61. Renseignements sur l’aide aux parents victimes du jeu du foulard auprès de l’APEAS sur le site jeudufoulard.com.

    « VOUS NE SAVEZ PAS CE QU’IL FAIT EN CACHETTE »
    Liée à l’association de parents d’enfants accidentés par strangulation, Nathalie Fargetas intervient aussi, depuis janvier 2008, en qualité de juriste auprès de l’Adavem02 dans les écoles primaires, lycées et toutes les structures qui accueillent des jeunes. Car « les cas de décès liés aux jeux du foulard touchent les jeunes de 4 à 20 ans », rappelle-t-elle. Et ils connaissent ses jeux mortels depuis très tôt. « Quand j’interviens dans les écoles primaires, les enfants me disent qu’ils connaissent le jeu du foulard ou de la tomate. Et lorsque je vais dans les collèges, les élèves avouent qu’ils les connaissent depuis le primaire. »
    Dans sa mission, la juriste rencontre aussi des parents. Et « généralement, ils n’en reviennent pas. Ils pensaient que le phénomène avait disparu depuis longtemps. » On estime qu’au moins 15 à 20 enfants meurent des suites des jeux dangereux. « Mais on est loin de la réalité. La plupart des enfants qu’on retrouve sont des enfants qui se sont pendus. On les considère encore comme des suicides. Or de nombreux parents affirment que leur enfant n’a pas voulu se suicider. Et j’entends souvent : il faut être débile pour avoir l’idée de s’étrangler. Mais les enfants ont la plupart du temps un bon niveau scolaire. Et aux parents qui disent ça n’arrivera pas à mon enfant, je leur dis vous ne savez pas ce qu’il fait en cachette.

    Jean-Pierre Cazé, l’adjoint à la sécurité et à la prévention.