Collectif d'Action et de Lutte contre les Jeux A Risques
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  • http://acta-diurna.over-blog.com, sept 2010

    Posté le septembre 21st, 2010 Caljar 21 commentaires

    e Happy Slapping, un phénomène qui prend de plus en plus d’importance…

    happy_slapping_01.jpgNous vivons dans une société violente, de plus en plus violente… Les comportements agressifs se multiplient et certains apparaissent avec la technologie. C’est le cas du Happy Slapping, une pratique aussi idiote qu’irresponsable qui consistent à filmer, avec un téléphone portable, l’agression physique volontaire de quelqu’un. Les premiers épisodes de happy slapping remontent au milieu des années deux mille, à Londres, mais depuis quelques temps le phénomène s’amplifie chez nous mais surtout en France. Le concept stupide consiste à surprendre une personne seule qui ne s’y attend pas, lui tomber dessus à bras raccourci et de la battre plus ou moins violemment pendant qu’un complice filme la scène avec son portable. Le degré de violence s’étale de la giffle aux coups en raffales avec, dans certains cas, des violences sexuelles.

    Considéré comme un simple jeu par beaucoup qui n’y voient pas l’ampleur du mal, le happy slapping (ndlr que l’on peut traduire par giffler joyeusement) est une véritable agression physique et donc forcément et justement répréhensible légalement. A Londres, en décembre 2005, un jeune homme de 20 ans était même décédé après avoir été victime d’un happy slapping… Récemment, à Liège, les parents de deux adolescents mineurs ont été condamnés par le tribunal civil à verser des dommages et intérêts à la victime de leur progéniture imbécile. Mais il semble que l’épouvantail judiciaire ne soit pas encore assez effrayant puisque les cas de happy slapping sont en hausse. Ainsi, le Ministère de l’Education nationale évoque au moins un cas de happy slapping par semaine dans les écoles françaises(1). Rappelons quand même que le happy slapping est assimilé à la loi sur la délinquance du mars 2007(2) et que les trois acteurs principaux de cet acte de violence – celui ou ceux qui bat(tent), celui qui filme, celui qui diffuse sur le net – sont passible de sanctions lourdes. Ainsi l’agresseur et le filmeur risquent jusqu’à la prison à perpétuité selon la gravité de l’agression; le diffuseur encourt jusqu’à cinq années de prison et une amende de 75.000€. Il s’agit, me semble-t-il, d’être plus répressif avec les auteurs de ce genre de comportement car l’agression physique est souvent dans le cas des happys slapping réalisée avec préméditation ce qui constitute une circonstance aggravante. Et par delà l’agression physique, la victime subit souvent une seconde agression, morale celle-là, avec la diffusion des images sur le net.

    Agression physique et humiliation publique tels sont, pour ceux qui le pratiquent, les attraits du happy slapping. Un sentiment de puissance et de domination qui génère des bourreaux de plus en plus jeunes qui agissent au mépris de la morale la plus élémentaire et de la loi. Un sentiment d’être intouchable, d’être le « maitre du monde » et d’avoir droit de vie et de mort sur n’importe quel quidam choisi au hasard… Certains sociologues affirment que cette pratique infâme est largement inspirée d’émissions de télévision comme Jackass ou Dirty Sanchez qui ont connu leurs heures de gloire au moment même ou naissait le happy slapping; d’autres expliquent la recrudescence de cette violence filmée et diffusée par un mouvement de masse fondé sur l’idée que des comportements socio-culturels d’une minorité deviennent la norme. En clair puisque quelques-uns le font et n’ont pas d’ennuis, on peut le faire… Allons-y !

    Le happy slapping peut – et doit – être assimilé, selon moi, à de la violence de rue et doit être poursuivie, jugée et condamnée en tant que telle.

    ——

    (1) Happy slapping : un cas par semaine à l’école, on Lexpress.fr, mardi 17 juin 2007

    (2) législation française car en Belgique le cadre légal reste très flou à propos du happy slapping

  • http://www.lyonne.fr, 24/02/2010

    Posté le septembre 21st, 2010 Caljar 8 commentaires

    Interview Pascale De Souzapdesouza@lyonne-republicaine.fr

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    le docteur Magalie Chalard dirige l’unité d’addictologie du centre hospitalier de Sens. Le service, qui compte trois médecins, deux infirmières, une psychologue et une secrétaire, a accueilli 760 patients l’an dernier, essentiellement pour des problèmes liés à l’alcool et au tabac. Trente-trois avaient moins de 18 ans, 39 moins de 20 ans.

    Une enquête montre que les jeunes Bourguignons consomment plus d’alcool que la moyenne nationale. Cela vous surprend-il??

    Non car elle recoupe d’autres études et nos propres observations.

    Quel est le profil des jeunes hospitalisés dans votre service??

    Nous accueillons des adolescents hospitalisés en urgence, qui souffrent d’une intoxication éthylique aiguë, voire qui sont dans un coma éthylique. On est plus dans l’expérimentation, le « binge drinking », que dans la consommation d’alcool régulière mise en avant par l’Escapad (lire ci-dessous). Ces jeunes ont entre 12 et 18 ans, 15 ans en moyenne. Il y a un peu plus de garçons que de filles, 1 pour 1,6. La moitié s’est alcoolisée le week-end, le reste pendant la semaine, entre les cours ou après la classe. Nous voyons arriver en moyenne un adolescent tous les quinze jours. Leur nombre a été multiplié par neuf en deux ans?!

    Comment expliquez-vous la mode du « binge drinking »??

    Ce mode de consommation (boire de l’alcool très fort, en grande quantité et en très peu de temps) peut être comparé à un comportement à risque, comme le jeu du foulard ou la conduite d’un scooter à toute vitesse. C’est une conduite à risque, voire à très haut risque. En buvant aussi rapidement, les jeunes n’ont pas le temps de sentir les effets de l’alcool et c’est le coup de massue. L’adolescence est une période où l’on essaie de tester ses limites, mais là, il s’agit plutôt d’une conduite de rupture, à laquelle il faut être très attentif.

    Pourquoi les Bourguignons consomment-ils plus d’alcool que les jeunes des autres régions??

    Cela traduit un mode de consommation des adultes, peut-être lui aussi supérieur à la moyenne. Nous sommes dans une région viticole, même si la consommation de vin diminue. La consommation régulière d’alcool est elle-même en diminution.

    Tout comme l’usage régulier du tabac et de cannabis?

    Le marché du cannabis est saturé. Les revendeurs se tournent d’ailleurs vers la cocaïne, dont la consommation augmente au niveau national, mais pas encore en Bourgogne. La baisse de la consommation de tabac est, elle, la conséquence de la hausse du prix, qui visait en premier lieu le public jeune.

    « Il ne faut rien lâcher et continuer la prévention »

    Que pensez-vous des campagnes de prévention, notamment dans les collèges??

    Les campagnes de prévention pour les adolescents sont très compliquées. Le but est d’amener les jeunes à s’affirmer pour savoir dire non car la consommation d’alcool ou de tabac répond à une pression du groupe. Les pairs (le meilleur copain, la meilleure copine, etc.) ont un rôle très important dans l’expérimentation des produits. Les études d’impact montrent que peu de campagnes ont fonctionné.

    C’est désespérant??

    Je dirais, frustrant. Mais il faut continuer les recherches, créer de nouveaux moyens de prévention. Il ne faut rien lâcher. Je ne suis pas de nature pessimiste. Il faut aussi que les parents soient attentifs, qu’ils dialoguent avec leurs enfants et aient un message cohérent

  • http://www.lepost.fr, 09/02/2010

    Posté le septembre 21st, 2010 Caljar 12 commentaires

    Le catch est-il dangereux pour les enfants ?

    enfants ne jurent que par ce sport-spectacle, il n’y a rien d’étonnant. Lecatch est un véritable phénomène de société chez les plus jeunes. Décryptage.

    Etant moi-même animation dans une école primaire, j’ai pu constater la montée du catch chez les enfants, principalement chez les garçons (les filles se cantonnent au Pet Shop, c’est plus soft). Nos têtes blondes peuvent voir le catch à la télévision (NT1 et RTL9) mais aussi désormais sur Internet. Ce sport qui allie la fausse violence et le spectacle n’est pas encore dans une pratique intense en France, mais il est clair que ce phénomène venu tout droit des Etats-Unis est ahurissant. Aujourd’hui, ces jeunes enfants, soit de primaire ou au début du collège ne jurent que par les Undertaker, Rey Mysterio, John Cena, Edge ou encore Batista. En témoigne cette vidéo…
    CATCH
    Catch batista & john cena vs champion par équipe
    envoyé par johnmagic325. – Foot, rugby, surf et encore plus de sports en vidéo.>
    (Source: Dailymotion )

    Un dossier réalisé par Le Monde Magazine m’a intrigué et en voici quelques extraits pour cet article.

    « Le catch est donc devenu un réel phénomène, la TNT ayant popularisé ce spectacle impressionnant à voir. Pourquoi les enfants continuent de regarder un spectacle qui apparaît comme violent ? Pour Philippe Chéreau, une des voix françaises du catch sur NT1 l’explique comme tel : « Si les enfants aiment tant le catch américain aujourd’hui, c’est parce que leurs parents les laissent le regarder à la télévision ». Tout y est « pour de faux », certes, mais tout de même, des enfants de 7 ou 8 ans doivent-ils regarder ce genre de programme? »

    Par rapport à ma propre expérience, je me souviens d’une scène sur une structure de jeu dans une cour de récréation : un enfant perché à 1m saute sur un petit allongé par terre. Le genre de prise qu’ils répètent en fait de leurs idoles. Est-ce réellement dangereux ? Pour l’anthropologue Thierry Goguel, la réponse est non. « Les combats auxquels s’adonnent les écoliers dans les cours de récréation, je ne vois rien de vraiment neuf ». Et il n’a pas tort, car entre le catch et le jeu du foulard qui continue de faire des victimes chez les plus jeunes, il y a un fossé. Le catch est donc un phénomène violent de plus.

    Comment expliquer la violence chez ces petits ? Parce qu’ils baignent dedans tout simplement. C’est aussi l’explication du psychiatre Xavier Pommereau, toujours dans Le Monde Magazine: « les enfants et les adolescents sont le reflet de la société d’hyperconsommation dans laquelle ils vivent ». Et que peut-on viser dedans? La télévision et l’ultra médiatisation, les jeux vidéos, Internet et son accès de plus en plus fou, la guerre et la violence constamment montré à l’image. C’est donc aux plus grands de faire une critique de l’image avec les enfants les plus vulnérables.

    Le catch est un spectacle, au point même que ce dernier est géré par des scénaristes, tout droit venu du monde du cinéma. Le catch n’a rien à avoir avec le catch français des années 60-70 dans lequel des parents, dont les enfants regardent aujourd’hui le catch américain, ont vécu. C’est le témoignage réaliste de Daniel Jalbert, dit Booster dans le monde du catch qui critique ce catch américain : « les scénaristes des combats ne connaissent rien au catch, mais savent ce qui plaît aux ados ». Et tout cela dans un manichéisme hallucinant.