Collectif d'Action et de Lutte contre les Jeux A Risques
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  • http://www.ledauphine.com, 26/06/2009

    Posté le juin 26th, 2009 Caljar Pas de commentaire

    SOCIÉTÉ
    Le jeu du foulard, de la grenouille ou du rêve indien : l’étranglement…. jusqu’à la syncope

    Il s’appelle le « jeu du foulard » mais aussi le « rêve indien ou été indien », « rêve bleu », « jeu de la grenouille », « du cosmos », « 30 secondes de bonheur » ou encore « jeu de la tomate ».

    Des appellations qui « imagent » les conséquences d’un étranglement. Car derrière tous ces noms, une seule et cruelle vérité : on joue à s’étrangler pour découvrir des sensations nouvelles.

    À l’aide de lacet, de foulard mais aussi par pression des doigts sur la carotide.

    Une pratique qui ne date pas d’hier. Il semblerait que dans les années 50, il était déjà en vogue. Toutefois, il a longtemps été dit aux familles que le décès de leur enfant était un suicide avant qu’une association monte au créneau et consacre entièrement un site à cette pratique malheureusement très répandue dans les cours d’école, et quelques fois, auprès de très jeunes enfants.

    Le concept de ces jeux dangereux

    Ce type de « jeu » consiste à freiner l’irrigation sanguine du cerveau par compression de la carotide, du sternum ou de la cage thoracique, pour ressentir des sensations intenses, des visions pseudo hallucinatoires…jusqu’à évanouissement.

    L’asphyxie augmente en effet le taux d’adrénaline dans le sang, d’où des sensations d’extase.

    Une pratique extrêmement dangereuse qui peut entraîner, selon la durée et l’intensité de l’anoxie, des séquelles définitives, voire un arrêt cardiaque.

    La pratique de ce jeu peut également entraîner l’enfant dans un coma durable, engendrer des crises d’épilepsie, des paralysies ou encore un état végétatif irréversible.

    Seul, personne ne pourra le réveiller

    « Dans la plupart des cas, il n’existe pas de rôle défini en tant que victime ou agresseur car la relation peut s’inverser : l’étrangleur devient alors l’étranglé », informe le colonel Kim.

    « Cependant, il a été rapporté que certains jeunes ont pratiqué « le jeu » sous la contrainte ou la pression d’un groupe. Mais l’enfant peut aussi reproduire seul l’étranglement grâce à un lien quelconque, avec un risque accru de strangulation et de pendaison dont les conséquences sont irréversibles puisque, comme il est seul, personne ne pourra le réveiller ».

    Un véritable comportement de dépendance

    « La pratique intensive et répétée du jeu du foulard peut alors être à l’origine d’un véritable comportement de dépendance, qui pousse l’enfant ou le jeune à rechercher toujours plus de sensations par le biais de l’auto-asphyxie », poursuit le commandant du groupement de Haute-Savoie.

    Sources : TV santé ; gendarmerie, APEAS.

  • http://www.ledauphine.com, 26/06/2009

    Posté le juin 26th, 2009 Caljar Pas de commentaire

    SOCIÉTÉ
    Jeu du foulard : le combat d’une famille pour que la mort de Florent serve aux autres


    19 heures. Genève bruisse sous le flot de la circulation. Le bruit mat d’un ballon résonne dans la cour de l’école maternelle qui jouxte l’immeuble de la famille de Florent. Une activité sonore qui s’arrête net sur le palier de leur appartement, comme si toute cette agitation avait la décence de ne pas troubler le chagrin de Massimo, Fabienne et Benjamin. Pas de larmes, ni de soupirs sur leurs visages.

    C’est dans la retenue et une belle dignité que le couple et leur fils aîné évoquent le drame qui a bouleversé leur existence, ébranlé cet amour filial qu’ils se portent les uns pour les autres. Une tragédie qu’ils rendent publique. « Pour empêcher que d’autres drames ne surviennent », dit avec insistance Massimo.

    Une ceinture de judo nouée autour du cou

    Sa haute stature écrasée sur une petite chaise, le papa de Florent intervient souvent dans la discussion, comme pour exorciser cette profonde douleur. C’est lui qui, au retour du travail, a trouvé son fils de 13 ans, inconscient, une ceinture de judo nouée autour du cou. Comment expliquer l’innommable, cette profonde déchirure occasionnée par la perte d’un enfant. D’un grand bonhomme, qui venait de finir, haut la main, son année de secondaire. D’un gamin à la bouille rieuse qui vénèrait son grand frère, Benjamin ; avec lequel, il croisait les gants lors des matchs de boxe-taï. Et qui faisait partie d’un club de foot, depuis plusieurs années. Un môme sympa, entouré d’une tribu de copains et de copines, aux goûts musicaux éclectiques. « De Johnny, sous mon influence, à des trucs inaudibles », plaisante Massimo, qui aimait épater Benjamin, en lui dénichant de nouveaux morceaux, et qui s’enthousiasmait à l’idée de « retrouver cet été ses copains de foot en Italie ».

    En somme, un ado, bien dans sa tête et dans sa peau, « qui a fait une grosse bêtise ». C’était le 28 mai dernier. Et d’ailleurs, son père a cru « un millième de nano seconde que Florent lui avait joué un tour ». Avant de se rendre à l’horrible évidence et de tout faire, en contact permanent avec le Samu d’abord au téléphone et ensuite en présence du médecin, pour que Florent, son Florent, reprenne son souffle, revienne à la vie. En vain. Ses tempes sont brûlantes, sa tête bourdonne de pourquoi. La réponse -et c’est une chance, insiste-t-il,- lui sera donnée dans les minutes qui suivent par le médecin qui leur explique que c’est un accident, un jeu qui a mal tourné.

    Florent est « mort » appuie Benjamin d’une terrible pratique en cours chez les enfants : « le jeu du foulard « ou encore appelé « le rêve indien « . Un nom bien cauchemardesque pour cette expérience qui lui enlevé son frère.

    « Il avait un beau visage, tout calme »

    Les signes ne trompent pas, ils écartent sans l’ombre d’un doute la thèse du suicide. « Il était assis par terre, il avait un beau visage, tout calme, il s’est évanoui », intervient doucement Fabienne, sa maman.

    Mais son caractère peut devenir explosif quand, le lendemain du drame, elle se heurte à un mur d’ignorance. D’accord, pour en parler au collège mais pas à l’école primaire, « on n’est pas concerné ! », lui a-t-on opposé.

    Le médecin qui a essayé de ranimer Florent leur a pourtant clairement dit que c’est entre 10 et 15 ans que cette pratique est la plus fréquente. Et à Genève, l’école primaire va jusqu’à 12 ans !

    Il faut englober le jeu du foulard dans les pratiques dangereuses », insiste-t-elle en prônant « la politique de grignotage », celle qui consiste à éparpiller l’information.

    Le pasteur a clairement expliqué les raisons de la mort de Florent, lors des obsèques.

    L’auditoire était fourni, tous ses copains d’école et de foot étaient là.

    « Autant d’enfants qui ne seront pas tentés de le faire », se félicite Benjamin. « Il ne faut pas que Florent soit parti pour rien ».

    REPÈRES
    Le célèbre institut de sondage ISOS a réalisé pour l’APEAS, la première enquête française portant sur la notoriété et la pratique du jeu du foulard.
    APEAS : association de parents d’enfants accidentés par strangulation.

    Krystel BABLEE