Collectif d'Action et de Lutte contre les Jeux A Risques
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  • www.laprovence.com, janvier 2008

    Posté le juin 19th, 2009 Caljar Pas de commentaire

  • http://www.lematin.ch, 19 Juin 2009

    Posté le juin 19th, 2009 Caljar Pas de commentaire

    Interview de Claude-Anne Bontron

    Cheffe du Service de psychologie scolaire de Lausanne

    «Si les adultes se taisent, ils banalisent ces actes de violence»

    La Direction de l’éducation lausannoise a mis sur pied des séances d’information sur les «jeux» de non-oxygénation et d’agression. Cela à destination des parents d’élèves du secondaire mais aussi du primaire. Les jeunes enfants sont donc aussi touchés par ces pratiques dangereuses?
    Le «jeu» du foulard est un problème qui touche en premier lieu les adolescents. Par contre, on observe que les «jeux» violents peuvent apparaître déjà vers 8 ou 9 ans. C’est pour cela que nous avons voulu toucher tous les parents, même ceux des plus petits.

    Il y a de multiples manifestations de ces «jeux». Celui du couloir de la mort où un enfant passe entre deux lignes de camarades qui le frappent. Ou celui de la mort subite dans lequel un groupe d’élèves désigne une couleur au hasard le matin. L’enfant qui porte des vêtements de cette couleur sera frappé et humilié.
    Oui, les formes sont nombreuses. Mais il y a deux grandes catégories de jeux violents. Les premiers qui sont une espèce de rite de passage. Celui qui est frappé le fait pour montrer de quoi il est capable. Les seconds sont des manifestations d’agressivité envers un individu. Dans les deux cas, les parents doivent dire que ces actes sont inadmissibles.

    C’est le principal conseil à donner aux parents?

    Oui. Nous leur conseillons de lever la barrière du silence, le tabou. Il faut oser parler de ces cas de violence. Si les adultes se taisent, ils les banalisent. L’enfant peut risquer de croire que ces actes sont normaux et acceptables. Le dialogue avec son enfant permet aussi de ne pas être dépassé par ce qui se passe dans les préaux. Les enfants peuvent nous apprendre des choses.

    Peut-on établir des types d’agresseurs et d’agressés?

    La tâche est très complexe car le cadre et les prémices des actes de violence sont très variés. Cependant, ce qu’on constate parfois, c’est que les agressés deviennent agresseurs par la suite. Enfants qui n’osent pas dire non, ils sont otages du groupe et basculent dans l’autre camp.

    Souvent les victimes se taisent par peur ou parce qu’elles ont honte. Faut-il les forcer à parler?

    Si on les pousse, cela a toutes les chances de les bloquer. Lorsqu’un parent parle avec son enfant, il ne faut pas qu’il attende une réponse immédiate. C’est important de montrer que la porte est ouverte. L’enfant viendra peut-être quelques jours plus tard pour se confier.

    Ne va-t-on pas parfois trop loin en voyant le mal partout?
    Lorsqu’un enfant rentre à la maison en disant qu’il s’est fait taper, il faut parler avec lui de ce qui s’est passé. Il peut s’agir d’un événement banal comme il y en a beaucoup dans les cours de récréation. Mais il est possible que cela soit plus grave. D’où l’importance du dialogue avec son enfant

  • http://www.education.gouv.fr, 19 juin 2009

    Posté le juin 19th, 2009 Caljar Pas de commentaire

    Poursuite et amplification de la lutte contre les jeux dangereux et les pratiques violentes
    Actu en images - Xavier Darcos 18/06/2009

    Jeudi 18 juin, Xavier Darcos s’est entretenu avec les représentantes des deux associations intervenant dans la prévention des jeux dangereux : l’association des parents d’enfants accidentés par strangulation (APEAS) et l’association
    S.O.S. Benjamin. Pour lutter contre les jeux dangereux et les pratiques violentes, le ministre souhaite que l’effort se poursuive pour informer les élèves et leurs parents, former les personnels de santé et s’appuyer sur les associations.

    sos-benjamin.jpg APEAS.jpg

    La lutte contre la violence et les discriminations fait partie des 15 priorités de la prochaine année scolaire. Pour la première fois, il est indiqué dans une circulaire de rentrée que le phénomène des jeux dangereux doit faire l’objet d’une vigilance constante.
    circulaire n° 2009-068 du 20 mai 2009

    Page à consulter

    Xavier Darcos souhaite que la lutte contre les jeux dangereux et les pratiques violentes soit poursuivie et amplifiée à la prochaine rentrée scolaire
    Communiqué de presse [18 juin 2009]

  • http://www.lematin.ch, 19 Juin 2009

    Posté le juin 19th, 2009 Caljar Pas de commentaire

    Jean-Luc Guyer: «Les victimes restent victimes»

    Le professeur zurichois Jean-Luc Guyer vient de dresser un constat effrayant de la violence scolaire. Interview.

    La Suisse n’avait aucune donnée fiable sur la violence dans les préaux. Mais grâce à l’étude de Jean-Luc Guyer, parue dimanche, on en sait un peu plus. Et les résultats font peur: 58% des mômes de 6 à 16 ans sont régulièrement insultés. Un quart a été battu. Dorénavant, la violence scolaire ne se résume plus à une série de faits divers, comme celui du jeune Neuchâtelois de 15 ans brûlé vif par ses camarades («Le Matin» d’hier). On a maintenant une idée de l’ampleur et de la complexité du phénomène. «Nos données sont comparables à celles qui existent en Europe du Nord», précise Jean-Luc Guyer. Le directeur du Centre de psychologie et de psychothérapie clinique au sein de l’institut de psychologie appliquée de Zurich détaille ses résultats. Et exclut tout remède magique.

    Coups, mobbing, agressions sexuelles, insultes, blessures: à lire votre étude on a l’impression que l’école est une jungle!
    Non, la grande majorité des enfants n’ont pas de problème à l’école, et leurs parents peuvent être tranquilles. Ce qui n’empêche pas de constater des problèmes. Quand 5% des élèves ont peur d’aller à l’école au moins une fois par semaine, ça ne semble pas énorme. C’est pourtant grave, et beaucoup trop.

    Concrètement, qui sont les victimes de violence?
    On trouve plus d’enfants hyperactifs, qui connaissent des difficultés dans leur relation aux autres. Des écoliers un peu gros. Ceux qui ont une intelligence supérieure à la moyenne, etc. Bref, ce sont souvent des élèves qui présentent une différence.

    Comment aider ces souffre-douleur?
    C’est difficile. Ces victimes, souvent, ne se défendent pas. Et, surtout, c’est un rôle que ces élèves connaissent: ils sont aussi souvent victimes à la maison et le restent s’ils changent d’école. Ils ont en quelque sorte intégré ce statut de victime.

    Dans les préaux, est-ce que ce sont les grands qui cognent les petits?
    C’est très rare. La grande majorité de la violence se joue entre élèves du même âge.

    Parlons des «bourreaux»: ont-ils un profil type?
    Non. Mais ceux qui sont peu intégrés dans l’établissement, ceux qui viennent d’une famille ou d’un milieu problématique, ou ceux qui ont de mauvais résultats scolaires sont surreprésentés parmi les auteurs de violences.

    Votre étude montre aussi qu’une petite minorité fait de gros dégâts: 3% des élèves cognent chaque semaine…
    Effectivement, 3 à 8% des élèves sont problématiques, et là aussi il faut un travail de longue haleine pour changer ces comportements. Souvent, ces auteurs sont ou ont été des victimes de violence scolaire.

    La violence scolaire augmente-t-elle?
    Soyons honnête: on n’en sait rien. Nous n’avons pas de données datant de dix ou vingt?ans pour comparer. Mais je crois que les insultes et les cas de mobbing sont en hausse.

    Existe-t-il de nouvelles formes d’agression?
    Oui. Il y a le happy slapping: des élèves tapent un enfant et le filment. Il existe aussi une sorte de torture psychologique élaborée: un groupe d’élèves monte des histoires de toutes pièces pour rejeter un individu. Et font circuler leurs mensonges par SMS. Ou pis: ils créent des sites Web pour discréditer un élève ou toute sa famille. A Zurich, un site a même inventé un cas d’inceste

    Vous montrez que la majorité des agressions ont lieu dans le préau. Personne ne surveille?
    Il pourrait y avoir davantage de surveillance: les élèves le réclament eux-mêmes. Mais le problème n’est pas là. Il faut surtout des règles et des limites claires. Exemple: à partir de quel stade une bagarre n’est plus un jeu? L’enseignant doit avoir une conscience claire de ce stade et intervenir pour dire stop. Ça marche très bien quand il existe une cohérence de doctrine dans une école. Beaucoup moins quand les 60 professeurs n’ont pas la même conception de cette limite.

    Alors que faire? punir?
    Il faut une réponse rapide aux débordements. Mais, de manière générale, la violence dépend surtout du climat de l’établissement, des relations prof-élèves et de la dynamique de la classe.

    Alors pourquoi pas des cours de prévention partout en Suisse?
    Ce n’est pas inutile, mais les effets sont ponctuels. Si on instaure trois jours intensifs de prévention de la violence, on constate une amélioration pendant un, deux, trois mois. Un an plus tard, il n’y a plus rien. Je crois au travail de longue durée, aux projets concrets. J’ai par exemple fait travailler des élèves sur la création d’un logo pour leur école. Si on multiplie ce genre d’interventions, les écoliers apprennent à se connaître et à vivre ensemble. Un climat positif naît, la violence diminue. Mais, évidemment, c’est moins spectaculaire ou populaire que de dire qu’il faut instaurer de terribles punitions.