Collectif d'Action et de Lutte contre les Jeux A Risques
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  • http://www.lamontagne.fr, 8/10/2009

    Posté le octobre 8th, 2009 Caljar Pas de commentaire

    Ces jeux dangereux des cours de récréation

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    Très en vogue auprès des jeunes, le catch a fait son apparition dans les cours de récré, au collège comme en primaire. Au-delà du simple échange de cartes à l’effigie des catcheurs, les prises de catch effectuées par de non-initiés peuvent se révéler très dangereuses.

    Bonjour le catch, adieu les Pokemons ! Cette buraliste n’en revient pas : « Aujourd’hui je ne vends plus que des images de catcheurs et quel succès ! C’est à n’y rien comprendre… ». Dans les cours d’école, les gamins raffolent, en effet, de ces cartes sur lesquelles les catcheurs grimés exhibent leurs muscles et leurs intentions d’en découdre à travers des mimiques peu engageantes. A la télé, les plus grands ne se lassent pas de ce catch très scénarisé avec de très gentils et de très méchants catcheurs, un spectacle qui passe en boucle la nuit durant. Ils peuvent suivre les exploits de leurs idoles sur Internet, sur la TNT et sur des chaînes satellites de plus en plus nombreuses à s’intéresser à la retransmission de catch.

    Un engouement surprenant et indéniable mais dont les dérives sont vite apparues. Le petit Paul, âgé de 8 ans, en a fait les frais, en juin dernier. Scolarisé dans l’agglomération clermontoise, il a tenté de reproduire des prises avec ses copains dans la cour. Une bien mauvaise chute sur le dos lui a valu des douleurs récurrentes pendant plusieurs semaines. Un examen d’IRM a finalement révélé une fracture sur une vertèbre. Bilan : le voici immobilisé jusqu’en décembre dans un corset.

    Depuis plusieurs mois, Michel Gannat, pédiatre et délégué Auvergne de l’Apeas, Association de parents d’enfants accidentés par strangulation confirme cet engouement, après avoir examiné plusieurs enfants blessés des suites d’une prise ou d’une clé.

    Fractures et traumatismes

    « Les jeunes ne se rendent pas compte qu’il s’agit d’un sport spectacle où les chutes et différentes manoeuvres sont esquissées, préprogrammées », commente-t-il. Il peut s’ensuivre des compressions avec des atteintes traumatiques notamment des organes profonds ou des fractures de côte, de membres… « En interrogeant une patiente adolescente qui pratique le catch, je me suis rendu compte qu’elle ne connaissait absolument pas les risques qu’elle pouvait faire encourir aux autres enfants », poursuit-il. Il en est de même, selon lui, pour les jeunes judokas qui pratiquent leurs prises sur des enfants ne sachant pas tomber ou se défendre, risquant ainsi des traumatismes potentiels.

    Au-delà du simple échange de cartes, l’engouement pour le catch trouve donc ses limites dans le danger que peuvent représenter des prises effectuées par de non-initiés. L’information semble ainsi nécessaire auprès des parents, des enseignants et des enfants. Dans le nord de la France, des établissements scolaires ont misé sur la prévention faite par un catcheur professionnel. « Surtout, n’essayez jamais de reproduire les combats de catch que vous voyez à la télé », prévient-il tout en expliquant sans détours, que derrière toute la mise en scène du sport-spectacle, la pratique du catch, nécessite de l’entraînement et ne s’adresse pas aux enfants de moins de 13 ans. Pour le pratiquer, il faut se rendre dans une école de catch. Un message de prudence qui semble bien passer.

    Malgré nos sollicitations, nous n’avons pas pu obtenir de réponses auprès de l’Inspection académique concernant sa politique de prévention des jeux dangereux auprès des jeunes élèves.

    Un site : www.eduscol.education.fr\rubrique violence.