Collectif d'Action et de Lutte contre les Jeux A Risques
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  • Posté le octobre 6th, 2009 Caljar 16 commentaires

    Bazas (33) : suicide ou variante du jeu du foulard ?

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    Un enfant de 11 ans demeurant à Bazas (Gironde) est décédé samedi soir à l’hôpital Pellegrin de Bordeaux. C’est son père qui, un peu plus tôt dans l’après-midi, l’avait retrouvé dans sa chambre, inanimé mais vivant. Il s’était pendu à son lit mezzanine avec un tendeur. Il n’a pas survécu, car son cerveau a été trop longtemps privé d’oxygène.

    Immédiatement, la nouvelle de cette macabre découverte a posé question aux gendarmes chargés des investigations. L’autopsie, pratiquée hier sur ordre du parquet de Bordeaux, a seulement conclu à une mort par pendaison. La médecine légale ne peut en effet rien avancer sur les motivations de ce geste.

    Apparence anodine

    Le premier réflexe est de penser à un suicide chez un enfant au désespoir précoce. Mais certains craignent qu’il ne s’agisse plutôt d’une variante solitaire du jeu du foulard. Une enquête a été ouverte, qui devrait mener les gendarmes dans les entourages familial, scolaire et parascolaire du collégien.

    Les circonstances du drame de samedi en rappellent d’autres à Françoise Cochet, présidente de l’Apeas, l’Association de parents d’enfants accidentés par strangulation (1). C’est à la mort de son fils, en 2000, qu’elle a appris l’existence du jeu du foulard et a décidé d’informer. « Il faut en parler, mais pas n’importe comment. »

    Car la pratique est aussi dangereuse que sous-estimée. « Le jeu du foulard est un étranglement volontaire, réalisé seul ou à plusieurs », explique Françoise Cochet. Un évanouissement se produit, précédé de sensations de type hallucinatoire. « Puisque l’enfant se relève, au milieu des rires des autres, tous pensent que c’est sans danger. C’est une expérience, vécue comme ludique, innocente et anodine, alors que ses conséquences peuvent aller jusqu’à la mort ou à des séquelles irréversibles », rappelle la présidente. Selon l’Apeas, un mineur mourrait par mois à cause de ce jeu dangereux.

    « Il n’y a pas de profil type d’enfant touché par le phénomène. Tous les parents peuvent être confrontés à cette horreur. » Initié en groupe, dans des livres, sur Internet ou par les anecdotes racontées par ses proches, l’enfant peut être tenté de le (re)faire tout seul. Sauf que personne ne peut alerter les secours en cas d’étranglement prolongé.

  • http://www.ladepeche.fr, 6/10/2009

    Posté le octobre 6th, 2009 Caljar 6 commentaires

    Quentin, 11 ans, victime du jeu du foulard ?

    Gironde. La mort par pendaison, samedi, de l’enfant, bouleverse le collège de Bazas.

    Quentin était élève de 6e. Il s'est pendu chez lui, à son lit mezzanine, avec un tendeur. Photo arch DDM, S.L.

    Quentin était élève de 6e. Il s'est pendu chez lui, à son lit mezzanine, avec un tendeur. Photo arch DDM, S.L.
    Quentin était élève de 6e. Il s’est pendu chez lui, à son lit mezzanine, avec un tendeur. Photo arch DDM, S.L.

    Quentin, 11 ans, élève de 6e au collège Ausone de Bazas est-il mort du jeu du foulard, s’est-il suicidé ou bien a-t-il été victime d’un improbable accident ? La question restait ouverte hier soir, 48 heures après le décès de cet enfant au CHU de Bordeaux, après que son père l’a découvert pendu avec un tendeur au lit-mezzanine de sa chambre, dans la journée de samedi. « Le père pense qu’il s’agit du jeu du foulard, mais toutes les hypothèses sont étudiées » confie le lieutenant-colonel Bertrand Ponty, de la cellule communication de la Gendarmerie d’Aquitaine.

    Hier au collège de Bazas, l’inspecteur d’Académie André Mercier a activé le dispositif de « Gestion des Situations Traumatisantes » en dépêchant sur place une cellule de soutien psychologique. Il s’est lui-même rendu dans l’établissement pour rencontrer les enseignants et l’équipe de direction. « Il y a forcément un impact sur les enfants et sur l’équipe éducative. Il est important de communiquer en direction des élèves » souligne-t-il.

    « Dans le département, nous n’avions pas eu d’alerte ces derniers mois ni depuis la rentrée sur les jeux dangereux, mais cela va nécessiter un travail auprès des élèves à titre préventif, parce que ce drame fait que l’on reparle de cette question, même si l’on n’est pas sûr que le jeu du foulard soit vraiment en cause. Quoi qu’il en soi, nous serons extrêmement vigilants sur les conséquences de cette affaire » précise-t-il.

    Les élèves de la classe de Quentin ont bénéficié en priorité de la cellule psychologique, de même que ceux de la classe de 3e de sa grande sœur. Celle-ci a d’ailleurs choisi de continuer à suivre les cours cette semaine. Le principal du collège, Bernard Capdeville a reçu hier matin la maman de Quentin qui elle-même ignorait la cause réelle de la mort de son fils.

    Les parents d’élèves envisagent d’organiser une réunion d’information sur les jeux dangereux. «Nous en avons parlé avec le principal. Nous attendons de savoir s’il s’agit vraiment du jeu du foulard », témoigne la porte-parole de FCPE Corinne Riard. Selon elle, le jeune garçon n’avait été signalé au collège pour aucun problème particulier depuis la rentrée.


    «Il faut former tous ceux qui encadrent les enfants»

    Catherine Vince, porte-parole de l’association APEAS (1), l’association des parents d’enfants accidentés par strangulation.

    Pourquoi une association comme l’APEAS ?

    Le but de notre association est de faire connaître le jeu du foulard et ses dangers. Nous sommes tous des parents d’enfants qui sont morts à cause de ce jeu, et aucun d’entre nous ne savait auparavant ce que c’était. Il s’agit en fait d’un jeu d’expériences d’enfants curieux. Le pic de mortalité se situe aux alentours de 12 ans : c’est un jeu de pré-ados.

    Pourquoi le font-ils ?

    Ils en entendent parler dans la cour de l’école ou du collège. Ils se racontent que ça fait tourner la tête et que ça donne des hallucinations. Ils peuvent le faire en groupe. Certains sont terrorisés et ne recommencent jamais. D’autres sont fascinés et recommencent quand il sont tout seul. Ils appuient sur la carotide avec un lien. Mais comme ils sont seuls et qu’ils perdent connaissance, ils meurent asphyxiés et font un arrêt cardiaque.

    Que faire pour lutter contre ce phénomène?

    Ces morts à cause du jeu du foulard ne sont pas comptabilisés, donc on ne sait pas comment évolue le phénomène. L’association a malheureusement des retours de plus en plus fréquents, mais c’est peut-être seulement parce qu’elle est de plus en plus connue. Notre combat est surtout d’obtenir qu’il y ait une formation systématique de tous ceux qui encadrent des enfants, infirmières scolaires, enseignants, moniteurs de sport ou animateurs, pour qu’ils sachent ce que sait et qu’ils fassent de la prévention.

    (1)APEAS : Assoiation de Parents d’Enfants Accidentés par Strangulation

  • http://www.sudouest.com, 6/10/09

    Posté le octobre 6th, 2009 Caljar 8 commentaires

    BAZAS. L’enfant retrouvé pendu était scolarisé à Ausone

    Le collège endeuillé

    Une cellule d'aide psychologique a été mise en place hier au collège Ausone. (Photo O. E.)
    Une cellule d’aide psychologique a été mise en place hier au collège Ausone. (Photo O. E.)
    La nouvelle a provoqué un profond émoi dans toute la ville de Bazas. Le décès d’un enfant de 11 ans a plus particulièrement endeuillé le collège Ausone, où il était scolarisé. Samedi, ce garçon a été retrouvé inanimé dans sa chambre, pendu avec un tendeur à son lit mezzanine. Quelques heures plus tard, il décédait à l’hôpital Pellegrin de Bordeaux (lire « Sud Ouest » d’hier).

    Certains collégiens, proches du jeune garçon, ont pris connaissance de ce décès tragique dans le week-end. D’autres l’ont su lundi matin. « La nouvelle a très vite circulé, notamment dans les transports scolaires. Un chauffeur de bus m’a rapporté qu’elle s’est répandue comme une traînée de poudre », relate Corinne Riard, vice-présidente de la FCPE de Bazas, chargée de la commission collège. Dans la matinée, le principal de l’établissement, Bernard Capdeville, a fait le tour des classes pour informer les élèves.

    L’attention du corps enseignant et de l’encadrement s’est naturellement portée vers la classe du jeune garçon, ainsi que vers celle de sa soeur. Très vite, il s’est avéré que des collégiens d’autres classes avaient eux aussi besoin d’un soutien psychologique.

    Vigilance accrue

    Pour l’apporter, l’Inspection d’académie a rapidement mis en place ce qu’elle appelle une « cellule de gestion des situations traumatisantes ». « Dès la matinée, nous avons envoyé à Bazas un médecin conseiller technique et mon chef de cabinet », précise André Mercier.

    L’inspecteur d’académie rappelle également « qu’au-delà du réconfort et du soutien, le travail de la cellule de gestion des situations traumatisantes consiste également à informer les professeurs et l’encadrement afin d’être vigilant au comportement des élèves. Un travail est également fait en direction de l’ensemble de la communauté éducative. Des gens peuvent décompenser, revivre une situation qu’ils ont déjà connue. Il faut vraiment être vigilant. » La cellule restera active au collège Ausone lors des prochains jours.

    Une enquête se poursuit. Elle doit déterminer si le décès est dû à un suicide ou à une pratique fatale du jeu du foulard. Afin de définir l’état psychologique dans lequel se trouvait cet enfant de 11 ans, les gendarmes interrogent son entourage, tant familial, amical que scolaire.

    Quelles que soient les circonstances véritables du décès, le jeu du foulard était hier au centre des conversations. Selon les éléments recueillis par Corinne Riard, ce n’est pas une pratique connue au collège Ausone. « Mais les enfants savent ce qu’il en est. Ils en ont au moins entendu parler par Internet ou par la télévision. »

    L’établissement, sans doute avec les associations de parents d’élèves, organisera, plus tard, une intervention sur le jeu du foulard. « Cela fait partie des sujets abordés dans nos actions de prévention. Il y a besoin de faire un rappel général sur la gravité et la dangerosité de ces jeux », annonce André Mercier.