Collectif d'Action et de Lutte contre les Jeux A Risques
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  • http://www.agoravox.fr, 14/10/2009

    Posté le octobre 16th, 2009 Caljar 5 commentaires

    Jeux dangereux : l’école de tous les dangers

    On en parle partout dans les médias, à la télévision comme dans la presse.
    Ils s’appellent «  jeu du foulard », « petit pont massacreur », « jeu de l’aérosol » ou encore « jeu de la canette », mais ce sont tout sauf des jeux.
    Et pour cause, ces « jeux » qui font fureur aussi bien dans les écoles qu’à l’extérieur sont un réel danger pour la santé et la vie des enfants.
    Ce phénomène inquiétant, qui résulte pour l’enfant d’un besoin vital de socialisation, de dépassement de soi en testant ses limites physiques et psychologiques, ou encore tout simplement de provocation « t’es pas cap’ de… », fait craindre le pire.

    Un rite initiatique, une recherche identitaire peut-être, mais jusqu’où ? Jusqu’à mettre en péril sa propre santé physique et mentale, voire sa vie ?

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    Des spécialistes distinguent deux types de « jeux » dangereux : les jeux de non-oxygénation et les jeux d’agression, qui sont consentis mais parfois contraints.
    Il est important de repérer la participation active ou passive du jeune, ce qui entraînera des répercussions psychologiques différentes selon le cas.
    Il faut également souligner le fait que ces pratiques se font généralement à l’insu des adultes car difficilement identifiables comme dangereuses, ceux-ci se doivent d’être plus alertes : « prévenir – intervenir – agir ».

    Le jeu du foulard (également appelé cosmos, été indien ou rêve bleu) : il consiste à provoquer une asphyxie ou un évanouissement par strangulation à l’aide d’un foulard ou d’une écharpe, avec pour objectif de procurer des sensations fortes et planantes ou des hallucinations.
    Les conséquences de cette non-oxygénation peuvent aller du « simple » étourdissement à des lésions cérébrales irréversibles, et même jusqu’à la mort.
    Soyez vigilants si vous constatez l’apparition de marques sur le cou ou de maux de tête chez votre enfant, mais aussi la présence de foulards, cordes et ceintures dans sa chambre.

    Le petit pont massacreur : ce « jeu » consiste à envoyer un objet (que ce soit un ballon, une canette ou autre) entre les jambes d’une personne.
    Celle-ci est alors rouée de coups jusqu’à ce qu’elle soit à terre.
    Tout le monde se retire alors en laissant la victime presque inconsciente… il va sans dire que cette pratique peut facilement mener à des hospitalisations.
    Soyez attentifs à l’état physique de votre enfant, si vous constatez fréquemment des hématomes sur son corps ou son visage, ou si ses vêtements sont déchirés.

    Le jeu de la canette : c’est une variante du petit pont massacreur puisque sa finalité est de faire preuve de brutalité. Un cercle est tracé et une canette de soda est lancée vers l’un des participants. Si celui-ci ne la rattrape pas, alors il est frappé par le reste du groupe. La prévention reste la même que pour tous les jeux de violence gratuite comme le petit pont massacreur.

    Le jeu de l’aérosol : il s’agit d’inhaler le produit contenu dans les aérosols pour se déformer la voix, afin d’amuser les camarades.
    Bien évidemment, cette pratique est extrêmement dangereuse pour la santé des enfants et il est impératif de les surveiller de très près.
    Vérifiez que votre enfant n’a pas d’aérosols dans sa chambre ou dans ses affaires.

    Attention, il ne s’agit pas de traquer vos enfants, mais de leur éviter bien des soucis à l’aide de prévention et de sensibilisation.
    Pour cela, assurez-vous de leur faire prendre conscience que leurs pratiques, si vous savez qu’ils y sont sujets, sont loin d’être des jeux.
    Il est légitime de nous interroger sur la manière de prévenir sans inciter, cela passe sans aucun doute par l’éducation.
    Ayons à l’esprit qu’ils ont le droit et même le devoir de s’amuser et s’épanouir avec leurs camarades, mais en ne prenant pas de risque inconsidéré.

    Pour en parler, des numéros verts anonymes et gratuits existent :
    0800 20 22 23 : Jeunes Violences Écoute.
    0800 235 236 : Fil Santé Jeunes. De 8h à minuit.
  • http://www.lepost.fr, 16/10/2009

    Posté le octobre 16th, 2009 Caljar 8 commentaires

    Sur Le Post, le parquet de Gap explique que l’adolescent retrouvé mort chez lui lundi soir avait déjà pratiqué ce jeu, « pas plus tard que la veille. »

    Juste après les faits, les enquêteurs ne privilégiaient pourtant pas cette hypothèse.

    « On pensait plutôt à un suicide » reconnaît ce vendredi sur Le Post le susbtitut du procureur de Gap Rémy Avon, ajoutant, « même si la piste du jeu du foulard n’était pas totalement écartée », comme il nous l’expliquait mercredi.

    Lundi soir, en rentrant à la maison après leur cours de gym, la mère et la soeur aînée de Tao, 12 ans, le trouvent inanimé dans sa chambre, pendu avec une ceinture à la poignée de sa fenêtre.

    Les secours, qui interviennent rapidement, tentent, en vain, de le faire revenir à la vie.

    « De nouveaux éléments nous permettent en effet d’affirmer maintenant que cet adolescent est décédé suite à une pratique fatale du jeu du foulard » nous explique le susbtitut du procureur Rémy Avon ce vendredi.

    Quels sont ces nouveaux éléments? Qu’ont donné les analyses de l’ordinateur et du téléphone portable du collégien? Et les auditions de ses proches?

    Pluie (Photo d'illustration)

    Sur Le Post, le susbtitut du procureur de Gap, Rémy Avon, répond:

    Où en est l’enquête?
    « De nouveaux éléments, recueillis notamment via des auditions, nous ont permis de réorienter l’enquête. Nous partions au départ sur un suicide, or il semble à présent que cet adolescent ait sucommbé à une pratique fatale du jeu du foulard. »

    Quels sont ces nouveaux éléments?
    « Nous avons auditionné plusieurs personnes, et savons maintenant que ce jeune avait l’habitude de pratiquer le jeu du foulard, qu’il appelait ‘rêve indien’. Certains de ses camarades nous l’ont dit. La victime leur en avait elle-même parlé. »

    Qu’entendez-vous par « habitude »?
    « Il est certain que ce jeune a pratiqué ce jeu plusieurs fois, et pas plus tard que la veille que sa mort. Toutefois, la méthode employée lundi soir était pour la première fois différente aux précédentes. »

    Dans quelle mesure?
    « Jusqu’ici, ce jeune utilisait une corde ou un élastique, dont il tenait les extrémités dans chaque main, et exerçait lui-même une pression. Ce qui semble, selon les auditions, être la technique la plus courante. Dans ce cas, le jeune se tient droit, et, quand il commence à perdre connaissance, relâche du coup la pression, évitant le décès. Or, lundi, il a utilisé une ceinture qu’il a accrochée à la poignée de sa fenêtre. Quand il commencé à perdre connaissance, ll n’est pas parvenu à se relever ou à défaire la ceinture. Ça lui a été fatal. »

    Qu’ont donné les analyses de son ordinateur et de son téléphone?
    « Elles n’ont pas permis d’établir de lien entre les conversations MSN et le blog d’une radio jeune sur lequel il surfait avant sa mort et ce jeu du foulard. Sur MSN, il discutait avec des amis, et évoquait la préparation de son anniversaire, tout proche. Il se projetait dans l’avenir, ne faisait aucune allusion au jeu du foulard, ni à une tendance suicidaire. »

    Pratiquait-il le jeu du foulard avec des copains de collège?
    « A priori non. Il semblait le pratiquer en solitaire, chez lui. D’ailleurs, quand ses amis nous ont dit qu’ils en avaient parlé, ils ont réagi en condamnant cette pratique et l’ont jugée ‘débile’, selon leurs propres termes. »

    Sa mère a évoqué des pressions subies par son fils au collège. Qu’en pensez-vous?
    « Le mal-être de ce jeune n’était pas lié à une seule cause. »

    Pourquoi aviez-vous, dans un premier temps, penché pour un suicide?
    « Il n’a sans doute pas eu l’intention de mettre fin à ses jours lundi. Toutefois, ce jeune, psychologiquement fragile, souffre d’un certain mal-être. Au-delà de la pratique de ce jeu dangereux, ils semble qu’il ait également eu l’habitude de s’adonner à d’autres pratiques à risques. »

    Lesquelles?
    « Par respect pour les parents, qui semblent ne pas être au courant et qui seront entendus dans le week-end, je préfère ne pas en dire plus pour l’instant. »